jeudi 30 juin 2011

Tatoue moi.



Alors non je dis non direct (je vous préviens, avec le doigt levé, l’œil grand ouvert)(sérieuse en fait). Vous ne me mettrez pas dans la tête cette chanson de comédie musicale déprimante.
« Titre provoquant, subversif avec plein d'humour ». Mouai. Parce que des mecs en collants, c’est provoquant ? Sexy peut être mais crédible et innovant non. Donc NON NON et NON je n’aurai pas Mozart l’opéra rock en tête toute la journée.

Tatoue moi.  Sur tes seins. Argh. Trop tard. Je la chantonne. C'est plus fort que moi.

Tatoue moi sur tes seins. Ce garçon collant sait il vraiment de quoi il parle ? Tatoue toi déjà sur un ongle, tu verras ce que cela fait avant de demander des conneries pareilles. Tatoue toi le dessous de pied tu verras comment tu vas en chier.

Fais-le du bout de mes lèvres. Tiens donc, une nouvelle méthode de tatouage ? Je suis un peu con moi, je ne connais que la méthode aiguille/ plantage dans la peau, vibration style power plate avec la douleur en plus. Mon côté SM qui ressort. Ou peut etre Twilight grrrr. Mais je prends note.

Je baiserai tes mains. Ah oui d’accord je vois où tu veux en venir. Oui, baiser mes mains. C’est dans le même genre que « bonjour mademoiselle vous êtes charmante. » Je vois je vois. Blonde hein, mais quand même. Bien vu l’aveugle.

Je ferai que ça te plaise. (Je crie dans mon bureau). Petit prétentieux. Tu as intérêt à assurer surtout. Fait péter ton collant, déhanche toi sur les vengaboys et à ce moment là, tu me plairas. Drôlement même. Oh et puis non, garde le ton collant, c’est mieux.

Tatoue-moi sur tes murs. Ahhhh c’est déjà mieux. Un artiste. Bansky c’est toi ? Allez arrête de déconner. Ce n’est pas drôle.

Un futur à composer. Au vu de la composition actuelle, je ne préfère pas trop m’aventurer sur cette notion de futur. Ou à vrai dire, cela sera à forte connotation avec la chanson présente à savoir : lourde, sans trop de sens. Alors bon non, je t’en fais cadeau. Vraiment, avec plaisir même.

Je veux graver toutes mes luxures. Petit coquinou va. Après le tatouage, abordons la scarification. Je vois que tu es calé en modifications corporelles malgré ton époque et ton âge avancé. Et en terme d’implant, tu me proposes quoi ? Un morceau de colombage ? Cool.

Sur tes dorures. Je vois que très clairement il te manquait une rime en « ure ». Effectivement, dorure c’est une connotation à ton époque fort sympathique où l’on se lavait pas les cheveux. Tu aurais pu « t’en faire une armure «  (ohhh pas mal ça non ?). Mais il y avait aussi coiffure (pour toi public), bromure, vomissure ou enflure. Ou écriture.

Sortons bras dessus bras dessous. Une invitation pour une petite danse peut être ? Allez je te sens tout frétillant. Attends deux secondes, je files enfiler une jupe à froufrou et un bustier et j’arrive. On se tient par la main et on sautille ensemble ? Attention à ne pas me baiser hein.

Et n'ayons crainte. Ohhhh surtout pas, grand dieu. Je vois que tu n'as peur de rien en chantant cette chanson, et tu vois bien que je n'ai, moi non plus, peur de rien en écrivant cet article.


 
Bon voilà, j’étais simplement partie pour vous faire un petit article sur le tatouage et me voila en plein commentaire composé d’un texte de chanson que définitivement j’aurai en tête toute la… fin de semaine. Promis, je me reprends.


Golden Pony.


mardi 28 juin 2011

Hot’n’cold




Dimanche soir, branle bas de combat. Demain, ils annoncent 38 degrés. AHAHA. OHOHOH. ARGH. 38. Quand les températures dépassent mon âge, ce n’est jamais bon signe (et quand mon âge commence à être largement au dessus de certaines températures de saison, là aussi c’est pas terrible). 

Chaleur, humidité, moiteur, toi-même tu sais. On a l'impression d'être dans un vagin. Oh pardon, je suis fatiguée. Autant cela peut être sensuel voir sexuel quand cela se passe ainsi dans une scène de cinéma, autant c’est le tue l’amour dans la vraie vie. Yo. Il faut donc se préparer psychologiquement mais surtout physiquement. 
Rien que de regarder la carte météo, je transpire.  Je m’imagine déjà la langue tirée (je tire cette enseignement du berger allemand qui m’a élevé), les paupières (ou paupiettes) transpirant, l’agréable sensation d’avoir été enfermée dans le panier de mes bouchées vapeurs chinoise, ou que quelqu'un me poursuit toute la journée avec un sèche cheveux plaqué sur mon visage. Il va falloir assurer pour pouvoir passer une journée à peu près potable.

Épilation c’est ok. Bronzage aussi (oui bon ça va...). Cheveux attachés. Ongles des pieds faits. Nous avons les bases.

Je tourne donc dans ma chambre à la recherche du vêtement idéal. Humpf. Je crois que la dernière fois que je suis restée aussi perplexe c’était devant un calcul de série à l’infini en maths. Humpf.

Procédons par élimination. Un peu comme si l’on jouait à "Qui est ce". Hop. On élimine le gris. Oui hein vous savez combien le gris est fatal quand on transpire. Exit le satin et autres matières farfelues. Je déclare la guerre aux matières transpirantes, exit les pointes sèches. Exit les couleurs sombres, cela attire la chaleur. Exit les tissus épais.
Il faut aérer, dégager les angles. Je sors cette jolie petite tunique turquoise. Qui finalement apparait comme un tshirt un peu long. Grr. Bon, et cette robe légère blanche ? Ah oui non, le blanc non plus hein. Le blanc cela grossit et c’est salissant. A moins de s’appeler Gisèle et de passer son temps à picoler du champagne sans prendre un gramme aux soirées blanches de Jean Roch, on oublie direct. Faudrait que je me mette à la cocaïne en plus. Trop cher.

Je continue ma dangereuse recherche. Dangereuse oui. Parce qu’on ressort des choses qui font MAL. Très mal. Des pantalons aux tailles oubliées. Des habits aux goûts un peu douteux (merci ma période baggy bandana et poésie). Des chaussures improbables mais tellement confortables. Je m’évade entre souvenirs, nostalgie et dégoût. Bon revenons à nos Shon.

Allez quoi, un basique, simple, léger, pro. Pourtant je dois bien en avoir. Chaque fois que je rentre de shopping, je dis toujours la même chose « mais si j’en avais RÉELLEMENT besoin. C’est un basique ! ». Ceux à quoi on me répond que je l’ai déjà. Et dans de nombreux coloris. Mais donc diantre, où sont passés mes basiques avec leurs gestes pleins de charme ?

J’opte pour un bustier classique, uni, quelconque. Mouai. J’aurai la tète sur les épaules avec. Qui dit bustier dit soutien gorge sans bretelle (oui non tu n’opteras pas pour les bretelles plastiques qui jaunissent et qui te font ressembler à un vrai petit rôti). J’ai, c’est good. Hop mini short qui va avec. Basique, classique, juste pétasse. Pffff. Bon on va le prendre plus long. Oh et puis non. Et si je l’essayais avec cette jupe ? Ah tien c’est quoi ça ? Un boa rouge à plumes. Oh rigolo. Sympa. Et cette odeur ? Ah vodka/ fin de soirée difficile. Charmant. Oh et puis il déteint.

Génial. Voilà une heure que je regarde ma penderie : j’ai pleuré, réfléchi fort, essayé deux cents deux vêtements, porte actuellement une jupe + un short + des moon boots + des mitaines + un rôti + des pin’s et repeint mon corps en rouge. Et toujours pas de tenue.

Finalement, je me rends compte que je ferais bien d’aller au travail nue. Après tout, c’est simple et efficace. Pas chaud, rayonnant pour un lundi matin. Je marque ma différence. Après Friday wear, Monday à poil. Ça le fait je trouve. Je suis sure que cela va marcher et qu’on adoptera cela aux États Unis d’Amérique. Allez avec moi! YES WE CAN.


Golden Pony.

dimanche 26 juin 2011

Tahiti douche.


Dans la vie, on choisit pas où l’on nait, ni comment on est (oh oh oh). Bon et bien moi j’ai pas choisit mais j’ai eu le droit à une peau couleur porcelaine. Ouai. Genre translucide. Le style qui me vaut le magnifique surnom de Casper (oui, en plus de celui de The morse quand je suis enrhubée, et de celui de Chucky, que je vous expliquerai peut être un jour où j’aurai trop bu de coca zéro). Le style qui me vaut en permanence des remarques telles que « ouuhhhh tu as l’air fatiguée » « hey bien (bouducon suivant la région), faudrait te mettre un peu au soleil toi ».

Ouai mais moi le soleil j’y ai pas le droit. Alors je suis tentée de répondre par un crochet de mon poing droit, accompagné d'un charmant "mais ta gueule connard je te demande moi si le soleil va te faire de l'effet sur ta sale tête de merde hein?". Heureusement, mes parents n'aiment pas que je dise des gros mots. En plus, nous sommes en plein dans la période twilight and co, donc je peux donc répondre simplement que je n'aime pas le soleil, comme ça, d’un air distant et mystérieux, tout en haussant le coin de ma lèvre du style "j’ailescaninesquimedémangent".

Afin de palier à mon apparence de cadavre ambulant, j’ai décidé de me tatouer intégralement le corps. Non. De réaliser une douche d’autobronzant. Ohhhh Ahhhh. La riche idée.

Je me présente donc dans un superbe institut en plein Panam beach (à quelques minutes à pieds de cette graaaande place de la République, détail très important pour la suite de l’histoire). C’est super, cela prend que cinq minutes à faire, puis 10 minutes de pause. Et bim, l’équivalent de 45 jours d’uv et 503 kilos de carottes ingérées. On signe où ?

L’esthéticienne me fait entrer dans une salle avec une douche et me dit de me déshabiller et d’enfiler un magnifique deux pièces. En papier. Bon, c’est pour la bonne cause. Elle me laisse me déshabiller. Me voila seule en train de me débattre avec mes bouts de papiers. Après avoir inversée plusieurs modèles, je me retrouve la charlotte pour les cheveux sur une fesse, le string autour des seins et le soutient gorge dans les cheveux. A vrai dire, je trouve que finalement, cela correspond mieux à ma morphologie. Mais il me faudrait une seconde charlotte. Bon, échangeons tout et restons sérieuse.

10 minutes plus tard, je commence à me dire que certes je suis blonde, mais elle pourrait me laisser moins de temps avec mon puzzle. Je tente un toussotement histoire de me faire remarquer (allllllez, on l’ a toute fait !). Rien. J’ai juste en écho Elsa avec « t’en vas pas ». Normal. Esthéticienne = chérie fm. J’arrête avec les clichés. Je tente une sortie de tête avec charlotte sur les cheveux. Je vois mon accompagnatrice avec un réparateur de machine uv. Ca papote. Elle a un ticket. Et moi j’attends.


20 minutes. Je n’ose intervenir à moitié nu avec des bouts de papier. En plus, si il faut, je me suis encore trompée dans les éléments.

30 minutes. Je ressors la tête. IL est parti. ELLE me voit entre deux SMS. Ses yeux s’écarquillent : « ohhhh mince, je vous avais oublié ». Alors deux choses l’une (j’aime bien cette expression quand je suis colère comme Poelvoorde) : tu m’oublies. Pas très funky fresh. Il faisait froid, j’étais seule, c’était déprimant. Deuxièmement, tu m’avoues que tu m as oublié. Mais ne le dis pas. Invente un truc. Je sais pas moi. « Je suis désolée, j’ai fait une crise d’hypoglycémie délirante ce qui m’a poussé à m’enfuir du magasin. A peine sortie, j’ai buté contre un fourmilier géant du Japon promené par un garcon réparateur de machine uv. Il en a profité pour effectuer une révision sur mes machines et moi-même. Je suis désolée de vous avoir fait perdre votre temps mais j’ai rencontré l’homme de ma vie ». J’aurai dit Ok, c est cool. Mais là, non.

Bon je ronchonne. Mais bon, je suis là pour être BELLLLE alors en avant. Je m'installe debout, les bras le long du corps et ferme les yeux. La sensation est agréable, je me dis que pour une fois, je n’aurai pas de magnifiques traces de doigts sur les jambes. Je tourne sur moi-même et mets le doigt devant, le doigt derrière. AHHHH non pas ça. Je deviens folle. C’est fini. Je suis telle une petite escalope pannée. Allez, mettez moi entre deux tranches de pain je vous fais la semaine CBO chez Mc Do. Il faut laisser sécher. 10 minutes. Bon étant donné que c 'est MOI qui détermine le temps, je pense que cela ira plus vite.

Je sautille sur place dans ma petite salle. Ils passent Flashdance à la radio alors il faut que je saute sur place. La musique m’emporte et mon regard tombe sur la glace présente dans la pièce. Dur retour à la réalité. Je suis en charlotte soutien gorge et string papier en train de danser dans une salle de bain sur chérie fm. Argh. Cela tombe bien, les 10 minutes sont terminées. J’enlève mon string en veillant bien à ne pas faire de trace avec mes doigts. Je m’habille, jette mes habits de fortune, attrape mon sac et fonce à l’accueil.

ELLE s’excuse encore une fois pour l’attente. Je règle. Et oublie. Oublie l’attente tout cela. Une nouvelle vie s’annonce. Je suis une femme faussement bronzée. C’est fou comme on prend en assurance. Je sors du magasin et m’engage dans la rue avec une démarche assurée, la tête haute  et le sourire au lèvre. Tiens, les gens me regardent. Je dois paraitre resplendissante. Je regarde mes bras : c’est pas trop orange, cela fait naturel. Nikel chrome. Je croise plusieurs hommes, je sens leurs regards se tourner sur mon passage. La classe. Effet direct.

Je travers la place de la République et m’avance pour prendre le métro. Au milieu de la place. Cela fait bien 10 minutes que je marche, nous sommes samedi après midi. Je descends les marches et mon téléphone se met à sonner. Je cherche dans mon sac, l’attrape et le porte à mon oreille. J’entends mal. Qu’est ce qui se passe ?

Je regarde mon téléphone. Rien. Je porte ma main à mon oreille et je sens cette matière. Oui, celle là même. Du papier. Merde. La charlotte. Je ne l’ai pas enlevé. 


Golden Pony.

vendredi 24 juin 2011

# Fail



Un après midi de semaine comme les autres.

Je suis trankiloute jogging+grosses chaussettes+bière, vautrée sur mon canapé en mode homer simpson (oui le glamour est la pierre angulaire de mon mode de séduction) quand un sursaut de féminité - ou de vapeurs d’alcool - me donne envie de jouer à la maîtresse de maison parfaite.

Bah pour la soirée seulement. Je vais pas non plus instaurer de mauvaises habitudes dans mon parfait bonheur conjugal.

Mais c’est quoi cette idée en bois, GrandeGalope ? Genre on va pimenter sa vie de couple en mettant de l’inattendu dans la routine… Je vous rassure, c’est juste que je regarde depuis trois heures non-stop la rediffusion de desperate housewives sur teva en sifflant de la carlsberg et que mon cerveau sous sollicité commence à fondre.

Et puis parce que je ne sais pas trop quoi foutre pour m’occuper en ce moment.

Cf. l’après-midi de semaine, le jogging et la bière.

Pourtant dans la susnommée série à succès, la femme au foyer la plus accomplie : c’est à dire la très rousse et très borderline Bree est aussi la plus flippante.

Ça aurait du me mettre la puce à l’oreille.

Mais là je suis toute à mon délire envapé. Je me vois déjà ondulant gracieusement de plaques chauffantes en four encastrable, en tablier de lin et chaussons isotoner. Je chantonne comme dans une pub américaine des années 50.
Par la fenêtre un papillon qui passait par-là se pose sur mon épaule et une rangée d’oiseaux attendris me regardent depuis le balcon. Un peu blanche neige meets ma sorcière bien aimée. Mais sans le Jean-Pierre relou et les pouvoirs magiques qui servent à rien. Vous avez le tableau ?

Je commence mentalement l’inventaire du contenu de mes placards et frigo ainsi que celui de mes talents de cuisinière.
Le tout me prend quatre secondes.
C’est plus un délire là, c’est limite un challenge top chef mais bon. Stephane Rottenberg si tu m’entends je vais t’éblouir ! Je suis à donf là !
Et réaliste aussi : en cas de grosse loose culinaire, alloresto.fr et/ou le sushishop du coin feront l’affaire.

Un rapide check up de ma tenue vestimentaire me suggère fortement de prendre une douche et d’entamer un extreme makeover de la façade. Il faut que je sois crédible, car qui a déjà surpris bree van de kamp en pilou et chaussettes, hein ?

Surexcitée à la perspective de mon jeu de rôle comme une emo goth pré pubère la veille d’un concert de tokio hotel, j’engloutis le reste de bière d’une traite.
Repose la bouteille.
Me lève un peu vite.
Manque de m’étaler sur la table basse, envoie valser d’un très élégant revers coupé de la main gauche la bouteille de bière, me prend les pieds dans le tapis et me rattrape in extremis à l’angle du bar de la cuisine.
Avec le front.

10 sur 10 en note artistique. 1 sur 10 pour la technique.
La bouteille de carlsberg est éclatée dans l’angle du frigo façon jackson pollock, y a du verre pilé partout dans la cuisine et j’y vois pas bien d’un œil.

Ça commence bien dis donc dis donc.
Deuxième indice que je devrais arrêter avec mes idées à la con.

Là je reste digne et rampe vers la salle de bain car la partie droite de mon corps ne répond plus très bien. Un peu vaseuse, j’ai le temps d’apercevoir mon reflet dans le miroir de la salle de bain. Je constate que mon arcade droite est éclatée et que j’ai pas mal de sang sur la figure. Ce qui explique le problème de la vision.
Comme je supporte pas bien la vue du sang j’en profite pour tomber dans les pommes.
Un laps de temps inconnu plus tard, c’est mon cher et tendre qui me relève et me sors la tête de dedans le lavabo. Il a l’air vaguement anxieux quand même alors je tente la boutade pour le rassurer :

C’était pour te faire une surprise mon amour, je voulais être comme dans desperate housewives

Ouais, c’est bien fait alors. T’es Susan c’est ça ?

Ah j’y avais pas pensé à celle là….

GrandeGalope

jeudi 23 juin 2011

Balade. Complètement balade.



Comme l’a agréablement décrit ma collègue, hier, c’était les soldes. Et pour les fêter, j’ai choisi de prendre une promo : une angine et une rhinite. Deux pour le prix d’un. Ne vous inquiétez pas, il en reste plein en stock.

Tout commençait bien, profonde nuit, doux réveil et là, c’est le drame. Je me lève et commence à renifler. Snif Snif. Et puis, comment dire, est il possible d’enlever cette énorme barre que vous avez placé sur mon front ? C’est rigolo 5 minutes, mais là cela devient lourd.

Premier passage devant la glace,  je tente tant bien que mal de soulever mes triples paupiettes. Oui je n’ai pas de paupière le matin, mais de réelles paupiettes. Bien rondes. Agression terrible de la lumière. Ah non mince j’ai oublié d’allumer la lumière. Retour devant la glace. Inspection. Bon, j’ai une face de déterrée mais finalement, pas plus que d’habitude.

Snif snif.

On me hurle un « tu renifffffles ». Oui je sais je renifle. Mais je sais aussi que si je commence à me moucher, c’est la fin. Un bain me fera du bien.  Oui parce que quand une femme est malade, elle est persuadée qu’un bon bain lui fera du bien. Mensonge. A part vous redonner l’envie d’aller au lit, de se sentir comme un lokoum, nenni.
Je m allonge dans l’eau, face à mes produits de toilettes, ne sachant même plus par lequel commencer. Je m’aperçois que je suis donc réellement malade. Vient ensuite la douce impression de me noyer quand je baisse la tête pour mouiller mes cheveux. Ben oui, le canal de mon nez s’écoulant directement dans ma gorge, j’ai juste la sensation de m’étouffer. Allez, on ne s’endort pas. Je me lève, te bouscule, comme d’habitude. Mais un mouchoir au nez cette fois.

Atelier peinture (comprenez maquillage), collier un peu flashy pour attirer l’attention sur ce dernier plutôt que mon nez. Et c’est party pour le show. C’est marrant comme on a tendance à oublier combien on est bien quand on a RIEN. Mais on se rappelle très vite combien on est MAL quand on est balade (ou malade si on ne parle pas du nez).

Journée bien évidemment de merde. Plus de mouchoir, on prend donc monsieur essuie tout et autres services Mc Do. C’est la fin je vous disais. A chaque rencontre j’ai le droit à un « ouhhhh t’es pas bien toi ». Genre « ouhhhhh tu as la gueule de travers, le nez enflé et une tête de merde ».

Enfin, retour maison, accueillie par un « ça va clowny ? ». Mouai nikel. Je m’allonge sur le canapé, ami fervex m’accompagnant. Ahhh que je t’aime toi. Je comate. Grave. Genre longtemps. Je m’interroge sur des concepts inquiétants comme celui de ma production de liquide nasal. Comment est ce possible que cela ne s’arrête jamais ? Où ma charmante usine nasale puise t elle ses ressources ? Je perds du poids en coulant du nez ?
Je sais d’ores et déjà que cette nuit sera terrible. Toujours les deux premiers jours. Et pire la nuit gniark gniark. MAIS ! Je dis bien MAIS j’ai une méthode de lutte radicale.

Médicaments avalés, prête à aller au lit. On se prépare. Je coupe un mouchoir en deux et enfourne un dans chaque narine. Ca, c est fait. J’ai déjà pensé aux tampax, mais maintenant qu’ils sont parfumés (incroyable cette histoire d’ailleurs) j’ai laissé tombé. Ah moins qu’ils en fassent aux huiles essentielles. C’est une idée tiens, j’écrirai à leur service client. Mais en fait j’ai pas les narines assez larges (je vous arrête de suite, je n’ai jamais essayé hein).
Plus de nez qui coule en extérieur, plus de frottage intempestif de dessous de nez. Crème hydratante sur le dessus histoire d’éviter la pelade du lendemain. On est bien là. Triple coussin pour relever le tout (je vous avais prévenu, risque de noyade imminent). Bouche ouverte, on se détend. Je me retourne et je tombe sur les yeux de ma moitié.

Jugement fatidique : « On dirait un morse ».

Ouai ok. J’avoue. Mais tu en as vu beaucoup toi des morses capable d’autant de sacrifices pour avoir une tête potable ?


Allez à demain si mon nez le veut bien.


Goden Pony.

mardi 21 juin 2011

Soldes mon amour





Tiens, demain c’est le 22 juin.
Le lendemain de la fête de la musique, quoi.
Rien de très…
ah mais non mais argh… Cette année c’est aussi la date de DEBUT DES SOLDES.

Fichtreflutefoutre.

Pourquoi tant de désarroi me direz vous ? Parce que j’exerce le doux métier de vendeuse. Dans le prêt à porter qui plus est. Et dans un grand magasin. C’est un peu la sainte trinité de l’emmerdement maximum, mais choisi, hein, on m’a pas forcé à signer le contrat d’embauche.

D’autant que la plupart du temps mon job consiste à renseigner avec le plus de flou possible des clients à la recherche d’articles indisponibles depuis 1987 (ou pas vendus sur mon étage) ou à examiner de manière collégiale et circonstanciée les faux pas capillaires de Monique, la caissière.

Hélas deux fois par an, ce joli monde fait de branloute et de potinages s’écroule. Sur moi précisément. Parce que les autres, mes collègues, ça ne leur fait pas le même truc. Elles gèrent quoi…
Face à elles, je me sens comme une jeune recrue parachutée en pleine guerre du vietnam entourée de marines qui chiquent, crachent et gueulent en écoutant les Rolling Stones à fond dans l’hélicoptère qui les mène au cœur de la jungle.

Au cœur des ténèbres.

Mais si ... vous l'avez vu vous aussi ce film, c'est avec Martin Sheen, ou Schwarzenegger, ou Ben Stiller. Merde je sais plus.

Revenons à nos moutons, euh à mes collègues. Elles les attendent de pied ferme les chalands et attention pas de chichis tout doit disparaître !
Parfois, lorsque la frénésie acheteuse est à son comble et que telle un caméléon fiévreux je tente sournoisement de me confondre avec le mur de la cabine d’essayage prise d’assaut, je les contemple.
Elles s’activent, souriantes et fières, le cintre haut, l’étiquette de soldes lustrée, face à la foule qui nous traîne, nous entraîne, pardon je m’égare…


Puis je me remémore cette vidéo youtube où des centaines de clientes déchaînées investissaient avec moults fracas et sous l’œil incrédule des vendeurs une grande enseigne suédoise. J’avais rit à l’époque. J’ai peur à présent.

Je décide le repli stratégique. Je compte les pas qui me permettraient d’atteindre la réserve en écrasant le moins de personnes possibles. Tiens par là c’est pas mal, excepté pour le nourrisson qui grignote ce qui de loin ressemble à des speculoos au pied du stand de maillot de bain.
Pas grave, la mère a le visage enfouit dans un bon kilogramme de shorts de bain premier prix en lycra. Je pourrais jouer à " shoote dans le bébé " avec son rejeton elle n’y verrait que du feu. Du lycra plutôt.
Hihihi.
Allez, j’ai un créneau, je me lance. Dans mon oreillette fictive je m’auto hurle : "go go go marines", j’ai la porte de la réserve en ligne de mire. Je prends une profonde inspiration et

" Excusez-moi ? "

Là j’ai juste envie de simuler une extinction de voix ou un coma mais ma conscience professionnelle m’oblige à répondre un indécis et chevrotant : ouiiii ?
" Vous êtes du magasin ? "
Là encore, la plus élémentaire courtoisie m’empêche d’écraser sur le visage de la personne l’énorme et rutilant badge aux armes du magasin qui orne mon t-shirt. 

" Certainement, je peux vous aider ? "

" Alors voilà je cherche le même pantalon mais en bleu et en taille 40. Vous avez des toilettes quelques part ? "

" Ah et vous faites les retouches ? "

J’ai la paupière qui saute subitement, c’est un tic de nervosité. En quelques phrases cette cliente a réussi à réunir les questions les plus horripilantes à poser à une vendeuse au bord de la crise de nerf un premier jour des soldes. Chapeau l’artiste. Je me vois déjà lui décernant un prix : une compression faite à partir d’antivols représentant un doigt d’honneur stylisé. Les flashes crépitent, je porte une robe fourreau somptueuse de chez Armani et le public du théâtre du Châtelet exulte, je distingue même un quidam qui s’évanouit au deuxième rang, l’émotion sans doute.

A ce moment là, je suis arrachée à ma rêverie par un toussotement, celui de la dame qui me regarde d’un œil vitreux en tentant de maintenir de la main droite sa progéniture, affairée à dévorer un pan de chemise de la collection été.

" Alors? vous en avez? "

" Je ne sais pas madame. Je vais demander à Alain Terzian, hum, à ma responsable. Je reviens tout de suite."

Je sais ce que vous vous dites. Mais je ne suis pas folle vous savez. Allez, je pars avaler ma triple dose de valium et au dodo. C’est soldes demain. 

GrandeGalope

Week end box, smart desk.



Aujourd’hui mardi je pense à mes prochains week ends. Logique me direz vous. Je viens de reprendre le travail il y a une heure mais à vrai dire, je me verrai plutôt ailleurs. Vraiment, ailleurs. Sans être difficile.
Bon peut être pas à vendre des chouchous beignets sur une plage en galets (ce qui, ceci dit, me permettrait de renforcer mon fessier sans chaussures moches à faire de belles fesses), ou en pleine randonnée husky dans l’antarctique. Mais pas loin.

Je décide donc de prendre ma pause syndicale (= thé framboise tentation, paille d’or, visite blogs) tout en réfléchissant à "hummmm qu’est ce que je pourrais faire ces prochains week ends…". Et comme j’ai toujours des bons magiques dans mon sac (oui entre ceux parfumerie) je me rappelle que vaguement j’ai reçu à Noêl un bon pour une nuit d’hôtel. Chouette cacaouette.

Je commence à feuilleter le magnifique livret accompagnant mon beau bon sans aucun critère de sélection. Au premier abord. Je me décide à faire une croix sur tous les hôtels proposant des nuits dites « insolites » (oui parce que moi, chaque fois que j’ai vécu des choses insolites, c’est pas mes meilleurs souvenirs) : exit les nuits à la belle étoiles en compagnies de chauves souris, moustiques et autres animaux incroyables pour un soi disant retour aux origines. Exit les nuits dans des grottes trogloglauquemachins avec un taux d’humidité de 99%. J’ai déjà les cheveux qui frisent.

Je me lance donc dans une nouvelle recherche, n’excluant pas totalement la nature hein, mais un peu juste. Pas trop.
Soudain, je m’arrête sur le fait que cette box permet de réserver une nuit en Europe. Ohhhhhhhhhh. Ahhhhhhhhhhh ! Cela tombe bien, je vais en Allemagne faire un petit régime saucisse curry wurst/ knoedle/ bretzels/ pain noir avant l’été (d'ailleurs, vous savez que Paille d'or n'est vraiment pas calorique hein? et c est les seuls biscuits sans sel? Diantre). Ayant déjà fait Berlin, je me dirige vers le sud de l’Allemagne, Munich, Stuttgart, Nuremberg.

Je fonce donc sur le site internet tout en me battant avec une paille d’or collée à mon palais (je me rends compte que finalement thé framboise + paille d’or c’est un peu fort en cacao). Et là rien. Impossible de trouver les villes d’Europe dispos. Bon ce n’est pas grave, il y a un service client (toutoutou toutoutou feux d’arfice yiihhhhaaa).

C’est marrant, lorsqu’il s’agit d’acheter une box, on vous prend en  5 minutes chrono (et votre CB est débitée en simultanée aussi). Pour une information, ce n’est pas la même chose (enfin surtout pas le même numéro). Je patiente, tape une vingtaine de numéro en croisant les doigts (mais pas de trop pour pouvoir taper encore sur mon clavier hein) afin que la touche # existe et que je ne me trompe pas dans les choix (pour ne pas revenir au menu principal).
Bon cette fois j’ai de la chance, je n’ai pas besoin de crier le service choisi au milieu de mes collègues. Après une vingtaine de minutes, une voix fortement agréable me répond. Au son de cette dernière, je crois reconnaître une couleur de cheveux similaire à la mienne. Ne me demandez pas pourquoi, cela se sent ces choses là. Je ne sais pas reconnaître le connard, mais la blonde oui. C’est intuitif chez moi. Je lui expose mon problème (pas de mes rougeurs sur le visage hein) et lui demande « dans quelles villes en Allemagne à part Berlin peut on utiliser la box ? ».
Silence. Je sens bien que dans ma question, rien n’est simple. Allez, c’est lundi, tu as le droit d’appeler un ami ou de demander conseil à ta plateforme d’appel.
Elle me demande précision : « en Allemagne ? ». Je me risque, drôle comme je suis, à un « Ya » sans effet.
Elle continue et en profite pour me décrire l’ensemble des opérations qu’elle effectue : regarde sur mon écran, regarde mon compte, accède aux infos... Vient la réponse tant attendue : « Alors malheureusement je n’ai que Strasbourg pour l’Allemagne ».

Ah. Oui.

Je me tâte à lui demander si elle a des villes en Italie, espérant trouver Munich dans le lot. Mais je lâche l’affaire. (En fait, c’est surtout que je regarde depuis le début le temps de mon appel défilé et je ne peux m’empêcher de penser aux nombres de chocolatines que je ne vais pas pouvoir m’acheter). Je la remercie et raccroche.

Bon bénéfice net, j’ai perdu 3.21 euros, une vingtaine de minutes, un peu de sang froid, un grand sourire mais j’ai appris que Strasbourg était en Allemagne. Et comme je suis gentille, tiens, toi aussi je te donne l’info. Sympa non ?



Golden Pony.

lundi 20 juin 2011

Cruel summer



Je hais le sport. C’est un fait.

Mais voilà, depuis que j’ai basculé du côté sombre de la trentaine, c’est à dire la trentecinquaine, les petites rondeurs cheloues qui disparaissaient après un jour de diète ou une bonne nuit de cuite à vomir tous les shooters de la veille, et ben elles restent.

Elles s’installent même.

Façon papier peint en relief sur le ventre et sur les fesses. Un régal pour les yeux si on est versé dans le body art natural et freaky, mais c’est pas le cas de la plupart des garçons.

NORMAUX j’entends.

Du coup quand j’entend Maria de Medeiros parler à Bruce Willis dans Pulp Fiction de sa "petite brioche" comme celle de "Madonna dans Lucky Star", j’ai envie de lui acheter des lunettes, ou de lui faire manger des lunettes, au choix. Mais ça vient peut être de sa voix d’attardée minaudante.

Quelle brioche ?

Dans cette scène, l’actrice a la silhouette d’une éthiopienne au régime. Fuck Hollywood.

Et aussi fuck les copines avec qui t’achètes un maillot de bain.

Toi t’es dans la cabine du h&m local, engoncée dans un bikini taille 38 scandinave (c’est à dire un vrai 40) qui te fait ressembler à une paupiette blanchâtre.

Comme c’est ton douzième essayage et qu’objectivement ce dernier est le seul qui n’a pas craqué durant l’exercice (grâce aux liens qui permettent de relâcher la pression sur les côtés) tu t’arrêtes de respirer et tente une sortie.

Là, ta pote t’attend déjà face au miroir, flottant dans un 34, ou peut être même un modèle ENFANT. 


"Le une pièce bustier c’est pas trop sophistiqué pour la Grande Motte ? et pour bronzer ?"

A ce moment là, tu ravales un "mais merde, tu te nourris de polystyrène ou quoi ?" et rétorque très sérieusement à la manière d’une Cristina Cordula hystérique (l’accent rio do brasil en moins) : "Tu plaisantes chérie ? on est JAMAIS overdressed à la plage. Tiens, prends aussi les tongs à talons pailletés et le sac trolley rose fushia. Quoi le sable dans les roulettes? T’inquiète, c’est so trendy à Maï a maï. Miami, pardon."

Voilà, ça t’enlèvera pas tes kilos de graisse sur les hanches, mais l’imaginer en talons et valise flashys ensablée jusqu’aux chevilles sur un plage miteuse du languedoc te fais sourire, puis ricaner comme la méchante dans un Disney. Après tu t’effondres dans la cabine, sanglotant devant l’image réaliste mais cruelle que te renvoie le miroir. Tiens comme ça on dirait un panda paupiette, de mieux en mieux.

Trop c’est trop.

Alors comme chaque année, tandis que fleurissent bourgeons sur les arbres et conseils minceur avant l’été dans les magazines, je me décide pour l’inscription en salle de sport.

Cette année un concept innovant et américain me fait de l’œil. Selon la plaquette d’information, il s’agit de mincir en 30 minutes seulement. 3 fois par semaine. Club réservé aux femmes.

Du coup, ça évite le compromis délicat d’essayer d’être bonne en faisant des efforts, puisque point d’homme surgaulé et sexy à l’horizon. Je me vois déjà frôlant l’arrêt cardiaque sur le cardio training, transpirante et rouge brique dans mon survet’ gris chiné immonde, la honte en moins. Le rêve.

J’arrive tout sourire, des fantasme de minceur plein la tête au centre le plus proche de chez moi. Là une prof svelte mais pas trop bonne déblatère pendant un bon quart d’heure sur les bienfaits de la méthode, le suivi par carte électronique de mes progrès pour cinq euros de plus par mois, bla bla bla mon cul sur la commode.

Avec les droit d’inscriptions ça fait 627 euros pour un an, mais je vous fais un prix hein, et vous pouvez payer par prélèvement tous les mois. Voilà, vous signez là.

Bon, ça fait cher la séance express mais bon, j’ai pas fait tout ce chemin pour caler au dernier moment.

Du coup je signe trente exemplaires de contrat et une décharge permettant à la salle de sport de nier toute responsabilité en cas de décès brutal de ma personne sur l’une des machines.

Puis vient l’heure de la pesée. Moment fatidique dont j’ai tenté de désamorcer l’impact en ne mangeant rien depuis deux jours. Rien que le fait de monter sur la balance, j’ai la tête qui tourne violemment et des petits points blancs apparaissent devant mes yeux.

Pas suffisamment cependant pour m’empêcher de voir mon vrai poids. Pas l’habituel affiché par ma balance électronique déréglée mais néanmoins sympathique.

A travers mes larmes naissantes je distingue le nombre suivant: 59.5. Je lève un pied: 59.5 kg. Je me penche un peu en arrière: 59.5 kg. Je saute légèrement sur place: 59.5 kg.

Là, la prof m’interrompt et me dit : vu votre taille, votre âge, celui du capitaine, vos mensurations et la conjoncture actuelle ça vous fait un Indice de Masse Graisseuse de 34.2.

Silence.

Et c’est bien ça?

Ben, la tranche normale se situe entre 25 et 30.

Donc je suis une otarie flasque sans espoir de normalité, vouée à la déchéance et à la bouffe allégée à vie?

Là, elle prend l’air rassurant du docteur qui vous apprend que oui vous avez un cancer mais que oui un traitement à base de rayons mortels existe et peut vous permettre de survivre jusqu’à la toussaint, et m’annonce fièrement que grâce à un régime adapté, une fréquentation quotidienne du centre et pourquoi pas de la course à pied tous les week-end, je pourrais envisager de diminuer mon IMG d’à peu près 10% au cours des six prochains mois.

Sans être très douée en maths, un rapide calcul mental m’apprend que je serais sans aucun doute une sublime bombasse d’ici quatre à cinq ans.

Ah oui, mais là j’aurais atteins la quarantaine et aurais très certainement sombré dans la dépression rapport à mon âge, les rides, la préménopause, tout ça tout ça.

Et sinon, ils font pas une ligne Big is Beautiful chez h&m ?


GrandeGalope

dimanche 19 juin 2011

La parfumerie du dimanche.




Aujourd’hui c’est dimanche. C’est le jour du seigneur, certes, mais pour moi, c’est le jour de détente. Qui dit détente dit divertissement, dit plaisir, dit forcément shopping. Oui alors un dimanche, c est délicat. Mais pas par chez moi. Pleins de temples de la consommation sont ouverts (à moi) et je vais avec plaisir me blottir dans leurs escalators.
Mais aujourd’hui, c’est dimanche fin de mois. Et donc argh : manque d’argent, de « money money money » comme dirait ABBA (et leur pull avec des chats brodés de perles). Bon alors, comment allier joie de dépense et manque d’argent de fin de mois ? J'ai la solution:  mes merveilleux bons d’achat obtenus dans une célèbre parfumerie.

Oui deux merveilleux, que dis je, exceptionnel bons d’achats de montants respectifs de 7,50 euros et 15 euros. Sans conditions d’achat car obtenu grâce à une intelligente addition de « points », accumulés grâce à des dépenses dans cette boutique. Certes, j’ai dépensé 543 euros pour avoir ces bons d’achats, mais on s’en fou.

Je pars donc, mes précieux dans mes menottes, vers mon futur bonheur. Je reconnais le magasin à la trace, ou plutôt à l’odeur (un peu comme la boulangerie, ou moins glamour restaurant rapide américain hein hein). Mes naseaux en prennent pour l’année, je suis proche de la migraine de l’impulsion d’achat de parfum.

Je me dirige donc vers le maquillage espérant trouver un bonheur.

Oui parce que, je ne pense pas qu’il soit utile de le préciser mais lorsque l’envie d’achat apparaît, elle survient toujours lorsque l’on a réellement besoin de rien. Je me demande d’ailleurs si j’ai réellement besoin de quelque chose à ce moment précis à part un Iphone 4, un nouveau sac Darel,  une année sabbatique, cette paire de Louboutin, cette robe en dentelle The Kooples (oui toi aussi tu l as vu), THE bague Sabo, ce rhinocéros en porcelaine, ce petit chat sans poil qui me fait de l’œil, une audi A1, ce carré de chocolat au lait noisette, ce deuxième carré de chocolat, cette troisième barre de chocolat…Bref.

Je m’avance donc le porte monnaie léger vers ce qui améliore drôlement le quotidien des femmes. J’étais en train d’hésiter entre ce vernis argent métal très lady gaga et l’autre, là, le vernis bleu turquoise très vengaboys lorsque une GV (gentille vendeuse) m’accoste. Avec le recul, je pense qu’elle m’a évité une grave erreur d’achat, qui aurait pu illustrer avec finesse le nouveau mot « cagole » du petit Robert.

Vient l’éternelle question « Je peux vous renseigner ? ». Et normalement, ma traditionnelle réponse : « Non ». Sauf que je ne sais pas ce qui s est passé, mais j’ai fatalement répondu « Oui ».
Oui c’est vrai, j’avoue, je cherche une crème hydratante, qui évite aussi les petites rougeurs. Je vous arrête de suite, NON je n’ai pas d’acné. Des rougeurs. C’est tout.

Je fais donc part de ma délicate requête. La vendeuse m’écoute, secoue la tête de droite à gauche, plisse les yeux, remue son nez, signes d’une écoute attentive. Vient un moment de silence. J’imagine que son cerveau est une sorte de zone de stockage géante, pleines de rangements, avec des millions de produits de beauté et qu’elle vient de lancer une recherche avec les mots clés « blonde, acné, cagole (ou cagoule ?) » (Je vous l’avais dit, ce n’était pas un bon choix ces vernis).

« Oui mademoiselle, je vois votre problème ». Quoi elle voit ? Quoi un problème ? A ce point ? « Il vous faut une crème hydratante mais adaptée à votre peau. » Je m’attends au diagnostic fatal : vous avez une peau mixte d’une gamine de 14 ans. « Je ne peux que vous conseillez une crème anti ride hydratante… ». J’avoue, je n’ai pas écouté la suite de sa phrase.
« Une crème anti… ? »
« Oui anti ride. Vous avez quel âge ? »
« Et bien, juste 29 ans, trois mois et cinq jours pourquoi ? »
« Ah oui quand même. » Quoi quand même ? C’est une caméra cachée ? Marcel sort stp. Ce n’est vraiment pas drôle. « Vous faites plus jeune ». En plus. « Il aurait fallu commencer plus tôt. »
« Vous pensez que je suis foutu ? »
« … Non il est possible de rattraper cela. » Rattraper… Cela… Elle a du se tromper dans son moteur de recherche interne.C'est évident.

Elle me montre alors des crèmes. Plein. Trop. J’ai vraiment plus la tête à « cela ». On verra une prochaine fois hein pour mes rougeurs. Je vais retourner à mon vernis option 90210 Beverly Hills. Et puis tiens non. Finalement, c’est elle mon remède anti dépense d’argent. J’irai directement la voir la prochaine fois.

Bon je vous laisse, nous sommes dimanche, je vais me faire couler un bain, enfiler des bas de contention et je vais noyer mon chagrin dans les soldes d’urban outfitters.
 


Golden pony.