dimanche 28 août 2011

Deux minutes d'arrêt.



Et voilà, les meilleures choses ont une fin. Non pas que j’ai terminé mon pot de nutella, nanana, je suis tout simplement rentrée de vacance. Et oui. C’est la déprime, la loose, la fin. Dire qu’il y a une semaine j’étais en train de cramer prendre la chaleur en me prélassant sur un gazon humide. 

Retour sur mon départ: bagages prêts (au pluriel bagages… forcément…), le chien dans sa cage, le coca light frais dans la poche, le gps chargé, beyoncé shakira brigitte katy perry TTC rihanna LMFAO orelsan dans l’ipod (ben oui il faut que cela bounce et sente le monoi au grand désespoir de certain), les mikados dans la glacière (pas bête la guêpe) et en avant Guingamp ! Heureusement la voiture est grande, tout le monde rentre, je n’ai pas eu à sacrifier une de mes 31 paires de chaussures. Ouiiiii c est les vacances !

Tout va bien. Jusque ici. Nous sommes samedi et la chaleur (qui avait disparu depuis quelques années) arrive. Il est 10 heures et on commence à gentiment bouillir. Bon, à l’origine on ne devait pas prendre cette voiture mais face à la montagne de bagages, nous avons nécessairement besoin de changer de voiture… Fatalement. Mais dans cette nouvelle voiture et bien… la clim est en panne. AHHHHH.

10 heures et j’ai déjà l’impression d’avoir un élevage de renard à l’arrière de la voiture.

11 heures, l’élevage s’est agrandit avec un troupeau de poneys à l’avant cette fois.

12 heures, nous nous arrêtons sur une aire. Il fait 37 degrés dans la voiture (sisisi). Nous avons forcement choisi LA bonne heure pour nous arrêter. Après avoir pris trois ballons dans la tronche, trébuché sur trois picniqueurs, rebondis sur deux allemands, j’atteins l’enfer : les toilettes. L’enfer. Oui je pense que l’enfer ressemble à cela. 73 degrés (merci les pavés de verre), 456 personnes dans 12 m2. L’enfer.

Je rentre dans les toilettes et me repasse la pub Total dans ma tête. « Vous ne viendrez plus chez nous par hasard » (oui je sais référence des années 90). Oui je crois que c est définitif j’irai chez total ou shell ou autres mais pas les toilettes des aires. Arggggh. J’avais prévu pourtant le pire avec mon paquet de mouchoir. Mais non. Je fais la queue pendant 10 minutes. Le soleil tape sur les carreaux de verres, qui tapent sur nous. Nous, les touristes déjà dégoulinants, nous voila entrain de bouillir. Avec les odeurs qui vont avec. Et plus on se rapproche des toilettes, plus les odeurs se mélangent. L’enfer.

Une personne sort, me laissant la place. « C’est très sale ! ». Je me décompose. Je rentre et ferme derrière moi. Il fait 98 degrés et c’est des toilettes à la turque. L’enfer je vous dis. J’ai toujours détesté les toilettes à la turque (oui je ne connais pas beaucoup de monde qui aiment ceci dit). J’ai déjà mis des années à savoir dans quel sens les utiliser (oui dans un, on se colle le front sur la paroi en ce mettant en avant, et dans l’autre, on s’urine tout simplement sur les chaussures). Mes yeux tombent alors sur les parois de mon petit coin d’enfer. De l’art abstrait. Me vient alors la question : comment peut on envoyer si haut et autant ? Incroyable. L’odeur me rappelle à l’ordre. Je termine et tire la chasse comme à mon habitude : avec mon pied (heu j’ai juste pas envie de ramener 354 microbes et horreur avec moi, j’ai déjà des renards, des boucs et des poneys dans la voiture). Je lance mon pied et me rappelle avec douleur que j’ai mon genou qui ne suit pas. Je manque de glisser et doit me rattraper à la porte. J’ai évité le pire certes mais ma main a touché une partie de cette pièce. J’ouvre, et sort en furie, en me retenant de hurler.

Je réussie à sortir et à me laver les mains 54 fois (beaucoup de chiffres dans ce post). Pendant ce temps là mon homme essaye d’éviter que notre chien mange les 5 yorkshires, 13 jack russels et 2 lapins que les gens font gambader. Je ne sais pas qui a le plus chaud.

Je lui crie un « aaaaaaaahh moidfeuhuh lidhihfoi » bref, partons vite c’est horrible. J’ai même plaisir à rentrer dans notre véhicule chauffant. Voila le début de mes vacances. Heureusement, elles ont vite pris une autre tournure hein.


Bon et bien je suis au regret de constater que j’ai fait un article entier sur des toilettes à la turque. L’enfer.


Golden Pony

jeudi 18 août 2011

Une journée en enfer






C’est un fait établi, une règle unilatérale décidée d’un commun accord avec moi-même : je n’aime PAS les enfants et par conséquent je n’en aurais JAMAIS.

Coup de bol, mon copain fait partie de la même catégorie psychologique de narcissique sociopathe anti-mômes. Ça nous évite un sujet d’engueulade, des dépenses inutiles chez le conseiller conjugal et autres ligatures des trompes en scred.

Et pour les relous patentés ou occasionnels qui s’inquiètent, s’étonnent ou s’insurgent de notre absence de progéniture (parents, collègues de boulot), on a mis au point un sketch imparable : simuler une détresse sans fond en évoquant la stérilité de l’un de nous deux. Regards embués, serrage de main pudique, pleurs étouffés, le grand chelem de la tragédie quoi.

Et si un quidam entêté suggère l’adoption, je peux aller jusqu’à fondre en larmes et raconter par le menu les douze années de liste d’attente et mes allers-retours infructueux à Zagreb, où le petit Slobodan que nous devions recueillir a finalement succombé à une dysenterie foudroyante.

A ce moment du récit, l’ambiance est généralement plombée et je peux tranquillement retourner à mes petits fours, ma coupe de champagne, mon débat sur est ce que oui ou non le dernier woody allen est une grosse daube, etc.

Puis vint le week-end du quinze août. Comme c’est une période relativement pauvre en activités trépidantes et que j’ai le goût du risque, nous avons invité un couple d’amis, heureux propriétaires de deux enfants âgées de 12 et 7 ans.

J’avais pris toutes mes précautions bien sûr : recouvert tous les meubles de bâches plastiques façon dexter, rempli les placards et le frigo de junk food de manière à noyer toute sollicitation pour le jeu ou les câlins par un éventuel coma diabétique.

Je RIGOLE.

Non, pour éviter tous désagréments et une trop grande promiscuité (oui, à six dans un F2, ça fait un peu mauvais pitch de fiction france télévision du lundi) j’ai emmené tout le monde à la campagne, chez mes parents qui ont la chance d’avoir 1) une grande baraque 2) du terrain 3) une piscine.

Ah oui, parce qu’après une demi-heure avec deux gamines surexcitées dans la bagnole (car c’est plus rigolo de faire le trajet dans notre voiture, hein, on peut y aller dis maman, allez on peut, dis hein) tu ressembles un peu à sigourney weaver dans la scène finale d’alien, en micro short et débardeur certes, mais aussi acharnée qu’elle à EXPULSER les intrus du cockpit.

Je constate très vite que la prononciation du seul mot " piscine " me permet d’alterner menaces de noyade et promesses de fraîcheur. Je reste donc en mode binaire jusqu’à l’arrivée et comprends soudain très précisément ce que ressent mon cher et tendre quand nous partons en voyage et que pour détendre l’atmosphère je répète en boucle quandestcequonarrive, quandestcequonarrive, quandestcequonarrive, quandestcequonarrive, QUANDESTCEQUONARRIVE.

C’est pas drôle en fait. 

Ça fait maintenant cinq minutes que la cadette rabâche ça comme un mantra et j’ai juste envie de la défenestrer - images subliminales d’aliens aspirés par le néant intergalactique - embrasement d’extraterrestres au napalm - ma raison vacille.

Dans l’espace, personne ne vous entend crier. Dans la honda non plus.

Pendant ce temps, l’aînée assomme sa sœur à coup de bouteille d’évian mal rebouchée ce qui a pour effet de bien bousiller la sellerie en nubuck de la banquette arrière et d’exaspérer la petite qui se venge en tambourinant sur le siège du conducteur. Au comble de l’effroi, je m’enfonce dans mon siège en psalmodiant le mot piscine.

Nous arrivons enfin. Je suis sourde et imbibée d’évian, et tandis que les démons enfants s’échappent du véhicule comme une nuée de guêpes, nous restons mon copain et moi quelques instants prostrés sur les sièges avant, à la limite de la dépression post-partum.

" C’était quoi, ça ? "

" Un communiqué du comité pour la vasectomie " j’ai envie de répondre.

Mais l’heure n’est plus à la blaguounette (aussi fine soit elle) car j’aperçois dans le rétroviseur les deux gamines déboulant comme des chevaux de l’enfer, les bras chargés de jouets aquatiques, souriantes et hystériques comme des goules en maillot de bain.

Je me reprends (par la main, par les cheveux, je sais plus) et nous arrivons à la piscine où j’invoque bien vite une grave intolérance au chlore et une allergie purulente au soleil afin de rester le plus loin possible du lieu de baignade.

Allongée sous les arbres, j’entends au loin les prémices d’un concours de bombes et les hurlements (de joie ?) des enfants.

Et alors que je m’auto félicite de cette retraite sournoise, qui m’évite au passage une possible procédure pénale pour tentative de noyade sur mineure, je suis sortie de ma rêverie par la cadette qui vient m’apporter un bouquet de fleurs des champs.

Elle me regarde avec des cœurs roses dans les yeux et me dit que je suis gentille et qu’elle préférerait que ce soit moi sa maman.

Pendant une fraction de seconde, je m'imagine en spin off de Caroline Ingalls, habillée en liberty des pieds à la tête, tenant la main d'une enfant radieuse et champêtre comme dans une pub herta. Ou timotei.

Je suis hyper touchée, limite adoptive, puis je me rappelle que le malin est malin justement.

Et me rallonge aussi sec.

Non mais.


GrandeGalope

vendredi 12 août 2011

10 bonnes raisons d'être une femme


  1. On a une excuse infaillible tous les 28 jours pour expliquer notre mauvaise humeur. Et ouai.
  2. Michel Sardou nous a consacré une chanson. Oui, bon, en fait, non, je sais pas si c’est réellement une bonne raison.
  3. Si vous faites du rentre dedans dans un homme, vous êtes une winneuse, une femme forte. Si lui le fait, c’est un obsédé sexuel et vous pouvez porter plainte pour harcèlement.
  4. Nous avons des tennis qui nous musclent les fesses. C’est pas la classe ça ?
  5. Tous nos dimanches à partir du printemps sont tranquilles. Oui, qui va nous demander de porter un piano, 3 armoires, de la vaisselle etc ? Non, les déménagements, c’est définitivement pour les mecs.
  6. On trouve toujours ce qu’on veut dans un centre commercial. 10 fois plus de magasins pour nous les femmes. En plus, on le retrouvera d’occasion sur le bon coin, à notre taille très peu de temps après. Oui, une femme se lasse vite et revend vite.
  7. C’est normal qu’on ne soit pas musclée. Nous n’avons pas la même physiologie que les hommes. Inutile donc de se tuer à la tâche.
  8. Avec juste l’aide d’un sourire (et d’un soutien gorge push up) on peut s’éviter une contravention.
  9. Le moindre succès en terme de bricolage ou réparations voiture (entendez par là changement housse de siège VOIR vérification du niveau d’huile pour les plus fortes) provoque l’admiration de vos amis masculins pendant au moins un mois. Vous leur renvoyez d’ailleurs cette reconnaissance quand il s’agit de vaisselle, ménage, repassage, nettoyage, cuisine, déclaration d’amour, rangement, courses… (mais pourquoi autant de domaines ???). Par ailleurs, si vous ne maîtrisez pas, ne tentez pas. Vieux proverbe toulousain que ma collègue n’a pas écouté, ce qui a fait qu’elle a inversé l’huile avec le produit essuie glace. Fatal dès la première pluie.
  10. Nos lendemains de fête sont toujours moins douloureux que ceux des hommes. Enfin, d’apparence. Merci fond de teint et anti cerne.
Golden Pony

mardi 9 août 2011

Société recherche personne crédible.



En ce moment, j’ai du enfiler ma casquette new era de RH afin de réaliser une campagne de recrutement. Ouuuh c est génial fiesta on va accueillir deux nouvelles personnes. Sauf que c est bibi qui s’en occupe. Logique, j'ai 43 mains mais pas autant de cerveaux (et pas de super genoux)(arf).

J’ai beau déjà avoir fait ce genre d’actions, je suis en permanence surprise.

Déjà d’une part par les noms des adresses mails des candidats. Pour certains, je me demande si j’ai reçu un spam, postulé à une annonce d’actrice porno ou un site de rencontre. Je vous passe les princes du 91, michou92, chobouillant, ptitdoudou qui casse un peu la crédibilité de la demande. Bref, ne nous arrêtons pas à cela.

Arrive la lecture du petit mot accompagnant le cv. Lorsqu’il y en a un hein. Le « salut » est obligatoire, et le tutoiement une nouvelle règle. On me demande parfois d’envoyer des sms. Oui mettons nous de suite à l’aise.

L’ouverture du cv, lorsqu’elle est possible et lorsque ce dernier est bien joint, réserve elle aussi de belles surprises.
Alors oui, une photo, c est bien, mais une photo est censée vous mettre en valeur. Alors non, pas de photos de soirées avec michou 92, ton pote à la compote, oui cette soirée où tu avais porté un boa rose et dansé toute la nuit. Certes tu avais la joie de vivre avec tes yeux pétillants et un joli sourire mais ici tu ne pourras pas boire 32 litres de vodka. De même, la photo avec ton ex en vacance, que tu as discrètement essayé de découper, mais oubliant d’enlever tes lunettes de soleil, tu peux aussi éviter.
Le cv est ensuite ce qu’il est. Ma partie préférée demeure les activités et autres passions. J’en découvre tous les jours. Le jeux d’échec aquatique,  le curling (des gens en font en vrai ?... oh ça va je plaisante), la marche à pied sur 12.3 kilomètre, Johnny, le kronum (je connaissais bien le scrotum mais pas cela)…. J’adore.

Vient enfin l’entretien. Après avoir un peu bataillé au téléphone (« vous me dérangez là, merci de me rappeler entre 17h13 et 17h32 »), nous convenons en général d’un rendez vous. C’est ce qui s’est passé hier.
Une personne d’une quarantaine d’année s’est présentée à nos locaux. Enfin, elle a failli ne pas arriver car elle ne trouvait pas le numéro, me demandant de sortir dans la rue pour me trouver… Pour info, nous avons une façade énorme avec notre nom en gros dessus sur plus de 10m. Bref. Patience. C’est peut être notre futur poulain. La personne nous salue et me lance un « ah bon ? j’ai postulé chez vous ? J’en ai aucun souvenir c est marrant ! ». Ahahahah. Arrêtez, j’ai mal aux cotes. De là, me reviennent mes dizaines d’entretiens, dans différents boîtes, où je me revois face aux responsables qui me posaient la question fatale : « pourquoi voulez vous intégrer nos équipes ? » ou « que savez vous de notre entreprise ? ». Je me revois aussi potasser via Internet le max d’informations avant mes entretiens, histoire d’être calée. Diantre, suis-je dans un monde parallèle ?

Je le fais rentrer dans mon bureau en lui glissant gentiment un « à l’avenir, ne faites pas ce genre de remarque, cela ne se dit pas hein ». 5 minutes s’écoulent discutant sur son profil et il me relance : « non mais vraiment, c’est drôle, je pensais pas avoir envoyé de cv ».

Oui vraiment, c est drôle. Tellement drôle que je vais m’uriner dessus là. Au moins, il a su quelque part marquer mon esprit… mais il sera pas marqué dans notre registre du personnel en tout cas. Je vais aller mater des vidéos de chats, cela me décontractera. Peace and Job les gens.


Golden Pony

jeudi 4 août 2011

Maxi Best Of.


Ok, j’ai fait il y a quelques temps un joli gentil petit article sur le point faible des femmes. Non pas son mec hein (oh oh oh j’ai mangé un clown ce matin) mais son poids. Je sais qu’il ne faudrait pas, mais là, je ne peux plus tenir. Il fait un temps de merde, j’ai repris le travail, j’ai mal au genou, je dois aller au mac do. Logique.

Rien que de penser à y aller, mon ventre roucoule. Mmmm. Nous nous traînons donc tous (merci dissonance cognitive) pour manger dans ce superbe restaurant américain. Je salive en regardant la carte (quand on a vraiment faim, oui) mais beaucoup moins en tâtant mes poignées d’amour. Je décide donc d’opter pour la formule 100% woman : la salade. Justement cela tombe bien, ils ont une nouvelle salade : la chicken pepper. Classe. J’ai envie de lécher la publicité tellement la photo est bien faite. Beaucoup moins leur sol aux toilettes.

Ce qui est drôle, c'est que au mac do, sur les photos, ton sandwich est toujours 5 fois plus grand que en vrai, le pain jamais compressé, la garniture débordante. Le hamburger te parle et te dit clairement « mange moi », que dis je, « déguste moi ».
Mais en vrai, on a l’impression que notre burger vient de faire le marathon de New York tout seul. Cela doit être pour cela qu’il a perdu quelques rondelles de tomate durant la course. Il a dû aussi passer le portail de sécurité pour prendre l’avion et être oté du peu de salade qui lui restait. Les 8 heures d’avion ont fini par l’achever. Il devait être installé à côté d’enfants malades à en voir la sauce. Bref, peu frais le machin.

Mais on y retourne quand même. Incroyable.

Cette salade me donnait envie. Fraîcheur, garniture mmmm. Je commande donc directe. Avec des frites. Oui forcément. J’adore aller au mac do prendre un bon menu et demander du coca light. Cela fait un peu faux cul qd meme. Ma salade est là, je m’installe et l’ouvre. Et là, comment dire, je me mets à chercher le poulet. Bon, je n’y passe pas trois heures vu la taille de la boite mais le constat est là. Pas de poulet. Certes des tomates cerises et des feuilles mais pas de cocorico. Je m’apprête à lancer une alerte enlèvement quand on me suggère d’aller la ramener. Je n’aime pas trop faire cela mais à vrai dire, vu le prix de cette fucking salade, cela fait cher le croûton.

Je m’avance donc avec mon plus beau sourire pour voir le « manager ». Oui, celui en chemise bleu qui parle comme de la merde aux autres. C’est lui. Je lui montre ma salade en m’excusant et en lui disant qu’on avait du omettre de me mettre du poulet dedans (style). Réponse de l’intéressé « mais madame il n y a pas de poulet dans la chicken pepper » (je vous passe ses yeux exorbités et ses épaules levées).

Moment de solitude et de doute. Diantre. Je reviens à la réalité. Mon dieu, une personne de plus mauvaise foi que moi. WTF ? Un peu de salade dans le nose saura lui redonner raison ?
« Heu… Si y a du poulet… A moins que chicken veuille dire autre chose ? Mais dans ce cas là, il manque de « l’autre chose ». Par ailleurs je serai ravie de savoir la signification. ».
Le manager essaye de se rattraper : « si, en fait y a du poulet mais il est émietté donc vous ne verrez pas de morceaux ». Hum. Ce qui fait que même je ne le vois pas du tout ? « Oui c est cela. » Vous élevez donc des poulets transparents chez Do Mac ? Moi j’ai des animaux sans poils, mais sans rien du tout je suis surprise.

Le pire. Il ne rit pas. Bon allez Marcel sort de derrière les fourneaux ! Où sont les cameras ? C’est la minute comique sur TF1 ? Je souris donc et lui demande de me changer la salade parce qu’il risque de saigner du nez très rapidement. Chose qu’il fait en me payant la honte devant tout le magasin, qui me prend pour une cliente con qui a demandé un truc qui n’existait pas. Ouiiiiii mesdames messieurs, j'ai demandé du CHICKEN. OUAI. Sans blague.

Bon je l’ai eu au final ma chicker pepper, avec des vrais morceaux de poulets. J’ai aussi eu en prime une envie de soupe de phalanges. Classe.


Golden Pony

mardi 2 août 2011

Métaphysique du lolcat






Alors voilà. Tout à l’heure, contrainte depuis près de deux heures par mon hyperactivité légendaire à regarder successivement toutes les vidéos youtube répondant à la recherche "cat vs lobster", et ce en grignotant un demi-quintal de galettes bretonnes, une large bouffée d’ennui me submerge.


Sur l’écran, un gros chat blanc donne des coups de pattes sans conviction à ce qui semble être une écrevisse rouge chétive qui tend maladroitement ses pinces vers la truffe du félin obstiné, du genre  " Je vais te crever avec mes pinces de trois centimètres".
Le chat a l’air de s’en foutre complètement.

Il n’est pas le seul.

La vidéo dure 4 minutes 04 et la bande son reprend le thème de starwars. Mais jouée au banjo et au pipeau s’il vous plaît. Et en boucles de 45 secondes.

Tant d’inspiration me pétrifie et je décide de taper une autre recherche, beaucoup plus pertinente et sans doute plus riche d’enseignements : "funny cats". Qui m’offre la sélection la plus ringarde de vidéos de chats, pour la plupart déjà vues quatorze millions de fois à la télé sur tf1 le dimanche quand j’étais ado.
Je tape "funny dogs" et c’est pas mieux, puis "funny cats vs funny dogs" qui me font irrépressiblement penser à bernard montiel.

D’ailleurs, le time code des vidéos indique les années 1994 et 1995, une époque où le net n’avait pas encore envahit les foyers mais où l’ennui oui.

Surtout le dimanche sur la une.

Surtout quand j’étais ado.

A bout de nerfs, je tape "cat vs chainsaw", sûre et certaine qu’aucune vidéo autorisée ne pourrait mettre en scène un chat et une tronçonneuse. Et là, surprise mêlée d’effroi : il y en a une !

Je constate avec soulagement que la vidéo n’est pas interdite au moins de 18 ans et je comprends très vite pourquoi en regardant l’enregistrement calamiteux d’un pauvre chat coincé au sommet d’un arbre sous la neige, sauvé par un bûcheron du dimanche (le propriétaire de la bête, sans doute) qui abat l’arbre d’un coup de tronçonneuse.

S’ensuit un ralenti sur l’arbre qui tombe et le chat qui saute, ponctué par les rires du vidéaste amateur.

Finalement, je crois que j’aurais préféré une vraie vidéo de chat tronçonné vivant.

J’interromps ma lol quête, enfourne la dernière galette saint michel du paquet (en évitant soigneusement de regarder l’emballage sur lequel est écrit " tout au beurre " car cette expression anodine me fait craindre la mort par overdose lipidique) et une question puissante et métaphysique me traverse l’esprit (ce qui, au passage, fait très mal à la tête) : quelle est donc la raison de cette fascination de l’homme occidental pour les zanimauxrigolos ?

Anthropomorphisme primaire ? Fuite absolue et stérile de l’emmerdement dominical ? Je penche pour la deuxième réponse, mais pas trop parce que sinon je risque de tomber, et avec toutes les galettes que je viens d’ingurgiter je ne suis pas sûre de me relever.

RAPIDEMENT en tout cas.

Et là je repense à cette soirée du weekend dernier chez des amis… Rentrés tard du resto, un peu vaseux rapport aux menus dégustation et autres boissons locales, on s’écroule mollement sur le canapé du salon. La conversation flotte, on a du mal à siroter nos verres de digestif, alors l’un d’entre nous à l’idée d’allumer l’ordi. Là c’est l’illumination. L’humour à la portée de tous. Et sans réfléchir.

Chacun y va de sa lolvidéo préférée. On doit bien regarder quatorze fois d’affilée ce chef d’œuvre de 3 secondes brillamment intitulé "Go ! Bwaaah ! " où une petite fille s’écrase par terre après avoir encouragé son chien à courir mais sans avoir lâché la laisse, hélas.

On enchaîne sur le perroquet qui chante du hard rock, les deux chats qui discutent, celui qui vomit, celui qui se prend un mur, celui qui miaule comme le rejeton de satan, le bébé panda qui éternue, le chien qui rêve qu’il court, le lémurien aux yeux exorbités : le fameux "dramatic maki ".

S’ensuit très logiquement la série des dramatic cat, dramatic horse, etc. Oui parce qu’il y a des sous catégories dans les lolvidéos, celle des " dramatic " montre exclusivement des gros plans d’animaux à l’air étonné sur fond de roulements de cuivres (généralement du richard strauss).

Au bout d’un moment, après la trente deuxième vidéo de maru, ce chat japonais qui passe son temps à sauter dans des cartons d’emballages filmé de manière obsessionnelle et compulsive par sa propriétaire, une sourde angoisse monte en moi.

Je viens de m’apercevoir que je connais TOUTES ces vidéos par cœur.

Et que je suis la seule du groupe.

Une seconde question existentielle me traverse alors l’esprit (ah mais ouille, quoi) : l’heure serait-elle venue pour moi de trouver un job à temps plein ?
 
GrandeGalope