mardi 18 octobre 2011

Sur la vie de ma mère!



Les 10 choses que l’on a pensé très fort, que l’on croyait dans le vrai, et finalement, avec le recul (je crois que l'on appelle cela la maturité hein), on se rend compte que l'on s'est juste complètement planté.

1. « La taille, cela ne compte pas. Ce qui compte, c’est de savoir s’en servir. » Oui bon, ce concept a du être créé par les principaux intéressés hein. Parce que, tu auras beau avoir un couteau suisse multi fonction, tu seras moins efficace qu’un sabre lors d’une bataille.

2. « Nous, c’est pour toujours ». Ouai alors il existait des clauses dont je ne connaissais pas l’existence du type « sauf si je fais un enfant à mon ex copine sans t’en avertir tout en te faisant culpabiliser de m’être rangé pour toi » ou « j’aime les hommes en fait je crois » ou « tu aimerais pas que je te fasses caca dessus ? ».

3. « On peut vivre d’amour et d’eau fraîche ». Alors l’eau fraîche jusqu à présent n’a jamais permis de faire cuire des pâtes, d’aller au cinéma (j’ai bien tenter d’échanger un pack d’évian contre une entrée ciné au Pathé mais nada), de faire rouler ma voiture ou de faire mes cadeaux de noêl. Quoi que, j’essayerai cette année.

4. « Un de perdu, 10 de retrouvés ». Alors, si tu es blonde, à forte poitrine, bonasse et facile, oui. Sinon, oublie. T’as déjà galéré à en garder un, tu imagines pour en choper un autre ?

5. « La beauté n’est pas importante. L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur ». Alors d’un, moi, le speedy 35 de Vuitton je le vois bien avec mes yeux, très bien avec mon cœur, mais ma carte bleue beaucoup moins et mon banquier pas du tout. Bon et de deux, pour les hommes... Quoi que. Mon ex a bien fini en slip kangourou rose dans un magazine. Je devais surtout avoir de la merde dans les yeux à ce moment là. Et de la merde dans le cœur aussi.

6. « Avec mon super diplôme, je vais tout casser ». Oui, tu as cassé ton compte en banque, si bien que 10 ans après, tu continues tous les mois à t’en souvenir. Tu n’as malheureusement pas cassé trois pattes à un canard, ni à un connard bref. Tu commences à te dire que tu es finalement tombée dans une secte qui te promettait pas mal de choses mais que tu n’as jamais vu en fait.

7. « Rêver de la mort de quelqu’un, c’est rallonger sa vie de 10 ans (ou 5 ans en fonction des régions). » J’ai rêvé de la mort de mon teckel, il est mort 10 jours après. Alors ?

8. « Il ne peut pas faire ça. Ce n’est pas légal. » Oui ma petite, il ne peut pas ne pas te payer tes derniers salaires, ne pas avoir régler tes cotisations sociales et ta retraite, et t’avoir enculé de ta prime alors que tu as accepté une rupture conventionnelle pour lui éviter de payer trop avec un licenciement. Oui oui. Un an et demi après, j’ai bien compris, j’ai bien intégré. Ce qui n’est pas légal peut être fait, et même pire encore. Et lui casser les deux genoux, c est légal non ?

9. « En fait, un chat n’habite pas chez toi, tu habites chez lui, tu vois un peu le truc ? » Alors bon oui c’est mignon tout plein sauf que mes chats en fait, je leur ai présenté mon impôt foncier et bizarrement ils faisaient moins les malins. Parce que à part se lécher les pattes, bouffer des croquettes et les chier toute la journée hein, le cycle fatal, te tuer ton canapé que tu viens d’acheter, te ramener les trucs les plus déguelasses du monde chez toi, cela branle rien un chat et cela ne permet pas de ramener à manger, payer les impots et faire tourner une baraque. Donc non, non, non, je vis bien chez moi, dans MA MAISON, mais avec deux gamins alien en pleine crise adolescence (manger, dormir, jouer). Mince alors.

10. « Il me tarde la vie active, l’indépendance et tout cela. Vivement que je travaille. » Je devais vraiment être un jambon jeune (de Bayonne je pense) parce que là, je donnerai bien pour revenir en stage, mon petit salaire tranquille, mon école dans le sud, chez papa maman, étudier toute ma vie, avoir des contrôles et des notes (ça, c’est mon côté Monica dans Friends), assister aux conseils de classe etc. En fait, je crois que je régresse. Zut.


Golden Pony

jeudi 13 octobre 2011

Taxi Blues





Je vous ai déjà parlé de ma relation tordue avec les taxis?

Je vais commencer par le début.

Quand j’étais petite, enfin, adolescente (je crois que c’est le terme consacré pour désigner cette période hormonale qui s’étale des premières sautes d’humeur inexpliquées au jour de l’obtention du bac) mes parents m’avaient gonflée avec tout un charabia à base de responsabilisation, de liberté et prise en charge de moi-même, de " tu vas voir comme c’est bien de pouvoir aller librement d’un point à un autre et tu sais dans la société actuelle, le permis de conduire est un atout pour ta future vie professionnelle. "

Houla. Rien que dans cette phrase, trois mots vecteurs d’angoisse : " future ", " vie " et "professionnelle".

Très vite, mon cerveau de lycéenne assistée s’était mis à pédaler dans tous les sens pour trouver une parade. Car l’équation était simple : voiture  = responsabilités + soucis + dépenses inutiles au carré. J’objectais donc une paralysie intermittente de l’index de la main droite rendant impossible tout passage de vitesse, ainsi qu’un épaississement précoce de la cornée qui m’empêcherait à coup sûr de voir correctement les panneaux de signalisation.

Pour bien marquer le coup, je mimais avec force grimaces et contorsions l’extraterrestre dans E.T en clignant d’un œil et en raidissant bien mon index droit.

Là, mes parents avaient eu un sourire ému et avaient salué mon imagination débordante et ma prestation de comédienne (tu vois chérie, on a bien fait pour les cours de théâtre) qui selon eux n’avait pas faiblis depuis ma tendre enfance (carressage de cheveux, rires amusés, sourires complices).

J’eus beau geindre avec véhémence (mon amie de toujours) " maison, maison " en louchant de manière imbécile pendant près de dix minutes, je me retrouvais dès le lendemain inscrite DE FORCE à l’auto école du quartier.

OK.

C’était sans compter sur mon goût du challenge. J’allais prouver à la terre entière ma maîtrise absolue de la stratégie de l’échec afin de rester une authentique piétonne irresponsable et épanouie.

Avec la plus grande application, je passe donc les trois mois suivants à échouer à TOUS les tests de codes.

Au bout du premier mois, le responsable de l’auto école commence à penser que je suis mentalement retardée et ne me parle plus qu’avec des signes de la main. Je grogne à chaque changement de diapos en appuyant simultanément sur les touches A,B, C et D du boîtier.

Le deuxième mois, le responsable me confisque le boitier et m’autorise à jouer au fond de la salle avec les fac similés de panneaux de signalisation en carton.

Le troisième mois, je réalise une maison sans toit, sans portes et sans fenêtres avec le stop, l’interdiction de doubler et dix tubes de colles uhu. Je brandis l’objet cartonné comme un trophée.

Le responsable ne me parle plus du tout.

Je vous passe les heures de conduite où je m’échine à conduire une clio de la manière la plus négligente possible : siège réglé en position allongée, lunettes de soleil en plein hiver, recoiffage permanent dans le rétroviseur et logorrhée assourdissante sur la météo.

Après deux rendez-vous, ma monitrice porte des bouchons d’oreilles, devient verte à chaque fois que j’allume le contact et freine à peu près tous les 20 mètres.

Très logiquement j’obtiens avec mention la radiation à vie de toutes les auto écoles du département, le désaveu affligé de mes parents et deviens l’irréductible piétonne de mes rêves.

Quinze ans plus tard, les taxis font donc partie de mon quotidien, ou presque. La vie en hypercentre aussi. Parce que si tu vis en banlieue sans bagnole, ta vie sociale se résume très vite à taper à la porte des voisins, "Vous auriez du sucre pour me dépanner ?" deviens ta phrase d’accroche préférée pour une conversation IRL avec un être humain et tu finis seule dévoré par ton poisson clown un jour d’hiver, entourée de boites familiales beghin say .

Revenons à nos moutons. Nos taxis.

Et aux relations douteuses que j’entretiens avec ce mode de transport.

Prenons samedi dernier par exemple, il est quatre heures du matin et je n’ai pas voulu me faire raccompagner par mes amis " parce que ça va, j’habite en centre ville et je suis même pas bourrée en plus, hips."

Je suis donc au beau milieu d’un boulevard inconnu, on est au mois d’octobre, la température extérieure est inversement proportionnelle à mon taux d’alcoolémie et mes chaussures font un drôle de bruit quand je marche. paclop, paclop.

?

Ah oui, ça c’est parce qu’il m’en manque une, j’ai jeté la droite sur un balcon très très haut il y a une heure dans un élan comique. Tout le monde a bien rit sur le coup. Sauf que maintenant mes larmes font de petits stalactites sur mes cils.

Et putain pas un taxi à l’horizon.

J’agite les bras, je fais pffft pfffft comme dans les films américains (je siffle donc, mais là il fait froid et avec des lèvres gercées ça rend pas bien). Mais il n’y a que le vent dans ces rues désertées pour me répondre un très sec " tu vis dans une ville de province, poulette, et qui plus est en France, alors pour trouver un tacot à cette heure-ci, tu peux te brosser. "

Je vois pas le rapport avec la brosse mais bon.

Dans un accès de lucidité, je décide d’appeler un taxi et tombe sur divers messages pré-enregistrés m’enjoignant systématiquement et avec bonne humeur à recomposer ce numéro ultérieurement.
Au bout d’une demie heure, mon oreille menace de tomber et j’ai laissé au moins six message avec trois adresses différentes pour obtenir une voiture.

J’atomise ce qui reste de mon forfait en envoyant une dizaine d’sms d’insultes à toutes les compagnies de taxis de la ville.

Alors que je boite sérieusement et que je commence à voir des mirages de taxis et de brosses un peu partout, une voiture s’arrête à ma hauteur.

Une vraie, pas un mirage.

Je m’en rends compte rapidement car elle est sale, mal entretenue et conduite de surcroît par le sosie d’Emile Louis. Ce dernier me demande en regardant la partie située en dessous de mon cou si j’aime bien me promener la nuit.

Je dégaine mon plus beau sourire crispé, essaie de ne pas être trop séduisante (mais il n’y pas trop de risque avec une seule chaussure et une haleine à 45% vol) et sprinte gracieusement en sens inverse.

Paclopaclopaclopaclopaclopaclopaclopaclop. Ouille.

Par chance, je casse le talon de ma chaussure restante juste devant une station de taxi.

Là, je pleure un peu c’est l’émotion (ou la vodka, je ne sais plus) puis me prosterne devant le flanc d’une mercedes grise où je distingue les mots salvateurs " Taxis Jean-Michel " sérigraphiés en rouge carmin et comic sans MS.

Un bon mal de genou plus tard, j’arrive à me relever et engage la conversation avec le chauffeur sur un mode détendu :

J’ai peur. Hips. Je voudrais rentrer chez moi. Hips.

Regard soupçonneux sur ma chaussure orpheline.

Vous habitez loin ?

Je zais blus mais z’est en ventre cille. centre ville, bardon.

Vous n’allez pas vomir au moins?

Bardon?

Regard soupçonneux sur ma personne en entier.

Alors, je beux monter?

Là, je trébuche un petit peu et raye la carrosserie de la porte arrière avec mon sac.

Le chauffeur ne me quitte pas des yeux et remonte lentement la vitre conducteur.

Prenant ça pour un oui, j’arrive à ouvrir la porte arrière avant qu’il ne la verrouille et m’écroule avec la légèreté d’un mammifère marin sur la banquette en simili cuir recouverte d’une housse de polyester tigrée.
Malgré le miroir déformant de vapeurs d’alcool qui brouille mes œufs mes yeux, je sens que le monsieur n’est pas content content de ma présence.

Je détends l’ambiance en glissant entre deux hoquets une blague sur le bon goût du pelage synthétique dans les berlines allemandes, blague qui s’évanouit dans un silence polaire.

A bout de force et d’ingéniosité, je parviens à articuler un " maison, maison " fort à propos et sombre dans les bras de morphée et/ou sur la moquette de la voiture.

Le lendemain, je suis arrivée jesaispascomment dans mon lit et c’est mon portable qui me réveille.

J’écoute mon répondeur et j’ai un nouveau message : je viens d’être radiée à vie de toutes les compagnies de taxis de la ville.

La stratégie de l’échec je vous dis.

GrandeGalope

dimanche 2 octobre 2011

Circulez svp.



Du 30 degrés l’après midi alors que le matin il fait 13 degrés tout juste. Du n’importe quoi. Le monde tourne à l’envers ma pauvre Lucette. Je pense que ces différences de températures provoque des surchauffes de cerveaux pour ceux qui en ont, des congélations et destructions de neurones. Je ne peux que constater salement: ce temps rend les gens sont cons.

Oui, sombre constat hein. Mais très franchement, je n’ai pu que le constater cette semaine.

Beaucoup de travail, semaine harassante. Une main sur le téléphone, une main sur le clavier, un œil sur le planning, et le dernier œil (je recompte, oui, il m en reste un second) sur la rue. Alors que je vous explique : notre agence vitrine donne sur une rue passante, et nous louons juste à côté un parking fermé pour nos véhicules. Véhicules et matériaux. Donc beaucoup de va et vient de nos équipes. Et donc, nécessité absolue de laisser le passage.

Ayant un coiffeur rapide pas cher à qqs mètres de mon taff, c’est le défilé incessant de wesh wesh ma gueule. Et la tentation de se garer sur l’entrée de notre parking doit être énorme. Malgré l’énorme croix rouge sur le sol (et les 132 panneaux collés sur la porte « interdiction de stationner, merci » (trop gentil je pense) ).
Je passe donc mon temps à faire en sorte que nous ne soyons pas bloqués, que nous pussions travailler en fait. D’où mon troisième, heu second, œil sur la rue. J’ai un peu l’impression d’être un épagneul de chasse. Je pose dès que je vois qq'un en train de se garer. Et file à la seconde dès que le signal (« j’ai mis mon frein à main et j’ai éteins le contact ») est déclenché.

Ce jeudi, j’étais donc sur mes 453 dossiers lorsqu’un djeuns se gare, musique à fond. J’aurai du me méfier, Colonel Reyel + chaleur + coussin forme de cœur à l’arrière de la voiture, ce n’est pas bon.
Je m’avance avec mon plus beau sourire d’épagneul breton et demande gentiment à ce jeune de ne pas se garer là puisqu’il s’agit d’une sortie de véhicule. Réponse cinglante : « et alors ? ».
Heu j’avoue je suis déstabilisée. Réponse de pauvre étudiante d’école de commerce avec éducation  dans lycée catholique, qui n’a jamais fait quelque chose d’illégal : « et bien vous n’avez pas le droit ! Nous avons besoin de cette sortie. »
Réponse encore plus cinglante : « et alors ? », claquant sa porte, fermant sa voiture, et passant son chemin. C’est cela alors le mystère des post ados. Ils sont moches, boutonneux, alors ils sont jaloux des gens normaux et ils deviennent cons. Des gros cons mêmes.
Je n’ai su que répondre « je vous aurai prévenu ». Genre réplique  tout droit sortie de destination finale 9, qui signifie que tu vas finir broyé avec ta copine par un hachoir géant que je dirigerai, tout en riant de manière diabolique. Et tu t’en seras même pas douté.

Il me lance un dernier « ouai c’est ça ».

C’est dans ces moments là que j’ai envie d’avoir un passé de 21 ans de free fight et non pas de free sugar, de lui lancer un « ouai petit con ». De l’attraper par l’oreille après lui avoir fait une balayette, lui faire démonter le pare choc à l’aide de ses dents, lui fourrer son arbre magique là où je pourrais, afin que cela sente bon à l’intérieur, lui éclater les deux genoux avec un démonte pneu et lui demander si il a compris ma demande ou si je dois reformuler.
Mais malheureusement, mon année de danse classique quand j’avais 4 ans (même pas terminée car le professeur n’a plus voulu de moi car définitivement, il ne pourrait rien faire de moi (histoire véridique) humpf), ma faculté à manier des pinceaux, mon agilité à passer l’aspirateur et ma maitrise d’Excel n’ont rien pu faire.

Je me suis faite séchée par un jeune. Merde. J’ai bien pensé à rayer sa voiture, ou, comme on me l’a judicieusement conseiller crever les pneus, les dégonfler, casser les essuies glaces, jeter de l’acide/ liquide de refroidissement sur la carrosserie. Mais bizarrement je pense que j’aurai été soupçonnée. J’ai donc opté pour la bonne élève qui fait tout bien et surtout pas ce qui est interdit : la délation. J’ai appelé la police. Et bien la police, ils aiment bien les bons élèves. Étant un peu sur les nerfs, je raconte surtout l’air méprisant de ce connard de gosse. Et ils ont compris. « Ok, on envoie une équipe. »

Diantre, Horacio va arriver ? Vraiment ? Rapidement ? Incroyable ! Je me frotte les mains, heureuse que l’autre enflure prenne une amende et une gentille explication. Sauf que ce dernier revient au bout d’un quart d’heure. Et reprend sa voiture. L’air de rien. Et pas les flics. Je suis déçue.

Il part. Et à cet instant précis, un autre jeune se gare à sa place. Je sors, légèrement énervée, pour ne pas dire juste à point. J’ai du mal à sourire, bavant, l’épagneul parisien qui est en moi a un peu la rage: «Il ne faut pas se garer ici… ».

Réponse de l’intéressé : « Ben pourquoi ? Y’avait bien quelqu’un de garer avant moi, non ? ».

Perplexité.




Golden Pony