mardi 6 décembre 2011

Saturday night fever.



Mes week ends sont bien occupés ces derniers temps. Il y en avait un que j’attendais tout particulièrement : le week end dernier. Ouaip. On avait prévu une soirée en discothèque, boite de nuit, night club quoi.

10 ans que je n’étais pas allé en boite de nuit hétéro. Putain 10 ans comme on dit. Depuis ce temps, je me demande : « mais comment sont nos jeunes ? ». Je voulais absolument vérifier si les filles portaient toujours des pantalons moulant taille basse sans poche (et donc paquet de clope enfilé entre le ventre et le pantalon svp), des chemisiers manches courtes satin trop petites au niveau de la poitrine, des buffalos avec bandes fluorescentes.

Nous voilà donc, l’homme et moi-même partis rejoindre des amis au restaurant de la discothèque. Oui alors passé 29 ans (non je ne dirai pas 30 arghhhhhhhhh), on prevoit un repas à côté de la discothèque ou mieux dans la discothèque car sinon on perd le rythme. Comprenez « si je suis toujours chez moi à 22h, je suis sous un plaid avec une tisane devant NCIS en train de me demander si il existe une réelle avancée technologique me permettant d’atteindre mon lit sans me lever ».  Nous nous rendons donc au restaurant. Je sautille de joie comme une gosse me disant que enfin, pour une fois dans ma vie, je n’aurai pas à marcher 25 minutes pour atteindre la discothèque au vu du monde. Nous nous garons juste devant, je savoure déjà ma sortie en me disant que je n’aurais que quelques pas à faire pour atteindre ma voiture.

Bon, le repas s’enchaîne. Pas forcément déguelasse si ce n’est la salade de fruit digne d’une cantine scolaire. Je ne moquerais pas les deux danseuses qui frétillaient autour de nous sinon vous penserez que je suis mauvaise langue (qui ? moi ?). Je regrette de ne pas boire afin de me réchauffer un peu car il fait 3 degrés.
Nous trépignons d’impatience. Il est 23h15. C est encore trop tôt.  Le patron de la discothèque passe saluer les gens (oui tu sais celui dont tu rêvais de claquer la bise devant tes copines quand tu avais 16 ans. Et bien là tu as juste envie de fuir. Loin).

C’est bon, nous pouvons y aller. Nous nous dirigeons vers la salle « + de 25 ans ». Je prends un coup de vieux. Plus de 25 ans. NON. Ce que nous appelions la salle des vieux est en fait pour les plus de 25 ans. Ce n’est pas possible. Faites qu’on me refuse l’entrée. On m’a pris pour une vielle branche ? En fait, je pense plutôt qu’on m’a pris pour un vagin ambulant qui va permettre de faire rentrer 3 mecs de plus. Oui parce que ça, les filles, cela n’a pas changé. Vous avez vos règles une fois par mois MAIS vous pouvez rentrer en boite gratos tous les soirs. En voila un avantage pour une femme. Mouai.

Je rentre à reculons (avec des talons de 12 cm, cela me fait une dégaine d’enfer). La déco est à l’image de ce que j’imaginais. Fabuleuse. Ambiance Temple. Avec des tisus brillants et tout. Grandiose. Je jette un œil à la salle et constate effroiblement qu’elle est deserte. Ah non pardon, un groupe de cougards (oui comme celle de « enquêtes exclusives » ou « 90’ » ou « tellement vrai »). Léopard, patchouli et tout. Grandiose.

Je regrette de ne pas avoir bu. Pour oublier.

La musique me transporte dans les tropiques, la fete. Oui mais là cela fait 50 minutes. Et j’avoue, je sature. Surtout que, qui dit salle de vieux, dit vieux titres. J’ai envie de crier « mais putain balance moi un bon rihanna que je bouge mon boule bordel de couille en bois ». Mais non. Je suis une vieille, je dois me contenir.

Nous décidons de faire un tour dans les salles pour les jeunes. Oui bon histoire de rire. Ou pas. Nous partons bras dessus bras dessous avec l’homme. Petit tour par la case « entrée exterieure ». J’observe le parking. Il est désert. Et bien oui, des scooters, cela ne prend pas de place. Damned.

J’aurai du boire. Beaucoup.

Nous allons devant le videur. Oui parce que nous venons de la salle jsute à coté mais nous devons faire un tour par dehors. Le videur donc. Alors comment dire. Ah oui non, j’ai dit que je ne serai pas mauvaise langue. Bref. Le videur. Lui, il n’a pas changé. Le même. Oui comme quand j’avais 17 ans. Sauf que là, je suis majeure, je suis même une vielle chez eux alors je n’ai pas la boule au ventre provoquée par l'angoisse de me faire refuser l'entrée comme quand j’avais 17 ans.

Je me plante face à lui avec un large sourire prête à prendre la revanche de ma vie. « Bonsoir ! ».

Réponse direct : « non monsieur les baskets (en cuir noir) ce ne sera pas possible. »

Finalement, j’ai bien fait de ne pas boire. Allez on rentre directe.


Golden Pony

vendredi 25 novembre 2011

Le téléphone qui rend fou.


Des fois, je fais la standardiste.


- "Entreprise XSSSSS Bonjour !"
- "Heu je suis où ?"
- "Je ne sais pas, dans votre salon j’imagine."
- "Non mais j’ai appelé qui ?"
- "Le numéro que vous avez composé."
- "Ah oui. Mais qui vous êtes ?"
- "La personne que vous appelez."
- "Mais j’appelle qui ?"
- "Demandez à votre téléphone."
- "Ah bon ?"
- "Ou appelez France télécom."
- "Pour ?"
- "Comme ça."
- "Je…"
- "Oui ?"
- "Je ne sais plus. Je voulais appeler et puis je me trouve chez vous."
- "Vous êtes chez moi ? Diantre."
- "Ben oui, je vous ai au téléphone."
- "Mais je ne vous vois pas."
- "Hein ?"
- "Où êtes vous ?"
- "Ben dans mon salon."
- "Ah j’en étais sûre !"
- "Quoi ?"
- "Je vous l’avais dit. Dans votre salon."
- "Je ne sais plus moi, je voulais joindre Roselyne et je ne l’ai pas."
- "Si vous ne l’avez pas, il faut la joindre effectivement. Mais sachez qu’on ne possède jamais réellement les gens. Entre nous."
- "Vous la connaissez ?"
- "J’en connais une mais je ne sais pas si c’est celle là."
- "Mais je suis sur sa ligne là."
- "Faites attention de ne pas trop l’écraser alors."
- "Hein ?"
- "Oui ?"
- "Je ne sais plus."
- "Pas de souci, je lui passerai le bonjour."
- "Ah merci, bonsoir."
- "Bonsoir !"


Golden Pony.

dimanche 20 novembre 2011

En vacance, j'oublie rien.


Nous sommes en plein mois de février, pardon, novembre, il fait froid, le soleil a décidé de ne plus se lever ou quand il se lève, il a autant la gueule de bois que ma collègue.
Bref, c’est pas jojo, le moral fait le yo yo.
Mais j’ai THE solution. Non, pas squatter devant les anges de la télé réalité en se goinfrant de chocolat côte d’or aux noisettes et en ricanant bêtement dès que Vandetta ouvre la boca. Quoi que.
Non, une vraie solution: penser aux vacances. Et en prendre. OUAI.

Voila. Voiture boulot dodo c’est bien. 1 mois. Et quand il fait beau et chaud, chaud et beau. Mais là, les vacances (comprennez tong dos nu monoi et barbecue) sont loins. Alors ma moitié et moi-même nous avons décidé de poser des vacances en janvier. Oui. Tant qu’il n y a pas de gremlins à la maison, à nous les vacances hors période scolaire et hors touristes allemands.
On ne fait pas dans l’original mais dans le 100% plaisir, nous décidons de retourner aux States chez nos expatriés préférés.

Première étape : choix des dates. Après erreur sur l’année du calendrier, une tentative de compréhension des zones de vacances, les dates sont fixées.
Deuxième étape : étude de marché. En deux jours, je suis capable de citer tous les noms des aéroports américains, tous les vols direct et les étapes possibles pour rejoindre la France aux US, je réponds au téléphone en commençant par « go voyages bonjour ! ». Une étape nous permettra de baisser le prix du billet par deux. Nous choisissons Bruxelles (en Allemagne dixit Smart Box).
Troisième étape : la réservation et le douloureux paiement. Nous relisons 21 fois notre sélection (ce qui vaut presque un début d’engagement d’une procédure de divorce). Tout est validé, je clique pour payer. Ah tiens, le prix a changé. Ah oui, le prix indiqué était celui en cas de commande entre 4h et 6h du matin (véridique, cf Go Voyages). Sinon, à 22h c’est 25 euros de frais de dossier. Et si je me mets un doigt dans les fesses on a 10% ? Faudrait pas nous prendre pour des jambons hein.
Je valide mes codes, me demande comme d’hab quels sont les chiffres du cryptogramme visuel, et prie pour que mon ordi ne plante pas au moment de la transaction (ayant un peu la looze dans ma vie, c’est typiquement le genre de truc qui m’arrive). Tout se passe bien. Nikel. Imprim’écran. Yessss ! je sens le soleil me dorer les pieds, mes dollars bruler dans les outlets, mon accent toulousain américain venir, la sauce burger me couler sur les doigts. BONHEUR.

Le lendemain matin, mail. 5 minutes après avoir fait ma commande, j’ai reçu un mail. Véridique. Finalement, le vol que nous avions pris à l’aller n’est pas tel qu’ils l’ont décrit, finalement, il y a une autre escale « commerciale » qui n’était pas prévue (drôle, 5 minutes après avoir payé). On m’informe que j’ai largement le temps à cet escale de « descendre de l’avion, récupérer mes bagages, me présenter à la douane, passer les guards amerlocks (toujours très aimables), me présenter à la compagnie, déposer mes bagages, aller au bon hall et embarquer ». J’ai effectivement 1h45. BLAGUE. Ont-ils omis les paramètres « j’aipasdormidelanuit », « jetlag » (interdiction de chanter hein), « j’aidestalons »,  « j’aiunaccenttoulousainaméricain », « lesandiwchfromagechaudm’afoutulagerbe ». HEIN ???
Que nenni. Et le pire, leur mail termine par « si vous ne répondez pas avant ce soir minuit, votre billet s’autodétruira ». Oui si je ne répond pas avant minuit, mon vol est annulé. Crise.
Je prends sur moi et revalide mon vol. On m’informe que c’est ok pour le vol aller et que nous verrons pour le vol retour. Bon, à la limite, si je reste coincer là bas, c’est pas bien grave.

Bon, tout semble réglé enfin. Soulagement.

Je m’installe sur le canapé et commence à feuilleter nos passeports, songeuse. New York, SF, je compare les dates, regarde la photo de mon homme, émue, si jeune. Si JEUNE. AHHHHHH. Son passeport est périmé.


Mouai.

Golden Pony

dimanche 13 novembre 2011

Les 10 choses qui nous font le plus plaisir.


  1. Vous allez chez Bershka et là, magie de la couture, vous rentrez dans du 34. Jubilation. Ce pantalon est immonde mais qu’importe. Vous y rentrez à l’aise Blaise. A l’aise Blaize dans du 34. Hystérie. (Par contre, ne pas tenter de passer chez Jennifer après hein… dur retour à la réalité). 
  2.  Vous recevez un avis de passage du facteur (qui par ailleurs n’est pas passé hein, il a juste mis son papier mais pas trouvé le temps de sonner chez vous bref). Une semaine à se demander ce que c’est (oui parce que forcément, au vu des horaires de la poste, il n’est possible de s’y rendre que le week end). Et là, gros colis. Oh. Ah oui, ma commande vente privée que j’avais oublié. CHOUETTE ! C’est bon d’avoir un cerveau de poulpe parfois. Great ! 
  3. Vous croisez votre ex : il est devenu gros, moche, sale (oui allons y, noircissons le tableau, notre objectivité est bien connue). Comme de par hasard, ce jour là, vous sortiez d’une cure de purification extrême (comprenez contrex et pruneaux) qui vous a fait perdre une dizaine de kilos, vous sortiez de chez le coiffeur et de vacances, tout en vous rendant à un entretien (dixit super bien sapée la fille). Bref vous êtes rayonnante. Son regard brillant, c’est pas comme mastercard, cela n’a pas de prix.
  4. Votre moitié vous propose un massage. Finalement, ce n’est pas tant la qualité du massage qui vous plait (à vrai dire, le massage poing/ décollement peau/ massage des os ne m’a jamais trop plu) mais la proposition… C’est tellement mignon. 
  5. Les impôts vous envoient un chèque. Trop perçu. Diantre, mais vous savez où va aller cet argent que vous aviez déclaré perdu dans votre petite tête de piaf ??? Pas besoin de vous le dire, vous avez une liste magique de 13 objets bijoux vêtement sac en permanence sur vous qui ne demande qu’à être allégée. Happy je vous dis. 
  6. Un mec qui vous reluque le cul depuis tout à l’heure. Oui quoi, mince, on est pas des morceaux de viande ! Et la révolution de la femme hein ? Je suis un être humain, pas un objet exposé, une personne sensible capable de faire des raisonnements complexes et… Bon c est bon, cela fait plaisir malgré tout. 
  7. La bonasse sur qui tous vos collègues de travail lorgnent a pris 10 bons kilos pendant les vacances. Et ouai. Et en plus, elle a une sale peau (c’est mauvais le chocolat ma petite dame!). 
  8. L’ex de votre mec vient encore de se faire larguer. Salement. Oui celle-ci qui vous a toujours regardé de travers (forcément, vous réussissez là où elle a échoué), celle qui vous a envoyé des mails anonymes d’insultes par sa véritable adresse mail. Oh c est moche de se réjouir du malheur des autres. Mais c est tellement chouette. Hi Hi Hi. 
  9. Demain il fait 13 degrés et il pleut pas. Ben ouai, 8 ans de vie parisienne, on se contente de peu. 
  10. Se rendre compte que « cela pourrait nous arriver » et tous les jours se dire que l’on a vraiment de la chance. Se lever tous les matins et que tout aille bien, c’est cela mon plus grand plaisir au final.
Golden Pony

mercredi 2 novembre 2011

Si Si la famille.



Mes parents sont chez moi. Depuis une semaine. Oui. C’est bien. Oui. Cela ne justifie pas un manque d’activité sur ce blog, mais cela explique… un peu…

On s’aperçoit vite que ses parents sont chez soi (oulala compliquée la phrase). Parce qu’on est chez soi, sans l’être vraiment (compris ?). Je remarque très vite la présence de mes parents. Ou plutôt de ma mère hein. Je vous vois sourire. C’est fatal.

Des choses se mettent à bouger chez moi. Changent de place. J’ai bien pensé à appeler Mystère, afin de passer dans l’émission avec le sujet des pommes volantes, mais j’ai préféré traquer le mal moi-même (en plus, je préférerai passer dans la nuit des  héros en sauvant mon chat d’un arret respiratoire avec un macaroni, RIP Guiguite).

Mes torchons sont venus s’agripper à mon évier. Alors qu’ils étaient bien côté fenêtre. Si si si. Mes casseroles se reproduisent dans des placards différents. What’s up ? Et le pire est arrivé un matin : « Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan (voix légèrement aggacée), où est le nutella ? »
Réponse : au frigo. Damned. C’est la fin.

Je prends sur moi. Mes éponges ont perdu leur attribution de fonctionnalités. Je retrouve mon père grattant ses pinceaux et son bac avec mon éponge de la salle de bain. Bon. Où sont mes gants ? Devrais je jeter un coup d’œil dans mes toilettes ?

Viennent après les questions de décoration. Et les conseils de votre mère. Qui, je pense, a oublié que vous n’aviez plus 15 ans, et donc que vous aviez pu développer votre propre goût des choses, certes, à dix mille lieux des siennes, mais qui vous est propre. Elle a également oublié que l’art et la déco sont subjectifs. Hein. Humpf.

Elle commence à m’énnumérer la liste des choses à faire, en commencant toujours par la même phrase « tu sais ma fille, si j’étais toi ». Du tact. Mais je me retrouve donc à devoir changer la peinture du mur, changer certains meubles de place, virer « ce dessin immonde » (la toile que j’ai réalisée la semaine dernière), colorer les yeux de mes chats (et leur empêcher de faire pot pot, ce qui serait merveilleux certes), ranger mes jouets (concernant mon lapin à custom Qee et mes figurines Mist), d’arrêter d’écouter Orelsan et m’attacher les cheveux. A bon ce n’est pas de la déco ? Mais c n’est pas grave, je suis dans son champ de vision donc je mange. A cet instant, l’homme file dehors, les animaux se cachent et moi je pense très fort à mes séances de sophrologie. Zzzzzz.

Je lui propose alors de faire un cahier de doléances, qu’elle pourra elle-même remplir ainsi que mes beaux parents, afin que l’on aménage une maison parfaitement parfaite à leurs goûts.

D’ailleurs, si vous aussi vous avez des remarques, vous pouvez me les signaler en commentaire de cet article.

Merki.


Golden Pony

mardi 18 octobre 2011

Sur la vie de ma mère!



Les 10 choses que l’on a pensé très fort, que l’on croyait dans le vrai, et finalement, avec le recul (je crois que l'on appelle cela la maturité hein), on se rend compte que l'on s'est juste complètement planté.

1. « La taille, cela ne compte pas. Ce qui compte, c’est de savoir s’en servir. » Oui bon, ce concept a du être créé par les principaux intéressés hein. Parce que, tu auras beau avoir un couteau suisse multi fonction, tu seras moins efficace qu’un sabre lors d’une bataille.

2. « Nous, c’est pour toujours ». Ouai alors il existait des clauses dont je ne connaissais pas l’existence du type « sauf si je fais un enfant à mon ex copine sans t’en avertir tout en te faisant culpabiliser de m’être rangé pour toi » ou « j’aime les hommes en fait je crois » ou « tu aimerais pas que je te fasses caca dessus ? ».

3. « On peut vivre d’amour et d’eau fraîche ». Alors l’eau fraîche jusqu à présent n’a jamais permis de faire cuire des pâtes, d’aller au cinéma (j’ai bien tenter d’échanger un pack d’évian contre une entrée ciné au Pathé mais nada), de faire rouler ma voiture ou de faire mes cadeaux de noêl. Quoi que, j’essayerai cette année.

4. « Un de perdu, 10 de retrouvés ». Alors, si tu es blonde, à forte poitrine, bonasse et facile, oui. Sinon, oublie. T’as déjà galéré à en garder un, tu imagines pour en choper un autre ?

5. « La beauté n’est pas importante. L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur ». Alors d’un, moi, le speedy 35 de Vuitton je le vois bien avec mes yeux, très bien avec mon cœur, mais ma carte bleue beaucoup moins et mon banquier pas du tout. Bon et de deux, pour les hommes... Quoi que. Mon ex a bien fini en slip kangourou rose dans un magazine. Je devais surtout avoir de la merde dans les yeux à ce moment là. Et de la merde dans le cœur aussi.

6. « Avec mon super diplôme, je vais tout casser ». Oui, tu as cassé ton compte en banque, si bien que 10 ans après, tu continues tous les mois à t’en souvenir. Tu n’as malheureusement pas cassé trois pattes à un canard, ni à un connard bref. Tu commences à te dire que tu es finalement tombée dans une secte qui te promettait pas mal de choses mais que tu n’as jamais vu en fait.

7. « Rêver de la mort de quelqu’un, c’est rallonger sa vie de 10 ans (ou 5 ans en fonction des régions). » J’ai rêvé de la mort de mon teckel, il est mort 10 jours après. Alors ?

8. « Il ne peut pas faire ça. Ce n’est pas légal. » Oui ma petite, il ne peut pas ne pas te payer tes derniers salaires, ne pas avoir régler tes cotisations sociales et ta retraite, et t’avoir enculé de ta prime alors que tu as accepté une rupture conventionnelle pour lui éviter de payer trop avec un licenciement. Oui oui. Un an et demi après, j’ai bien compris, j’ai bien intégré. Ce qui n’est pas légal peut être fait, et même pire encore. Et lui casser les deux genoux, c est légal non ?

9. « En fait, un chat n’habite pas chez toi, tu habites chez lui, tu vois un peu le truc ? » Alors bon oui c’est mignon tout plein sauf que mes chats en fait, je leur ai présenté mon impôt foncier et bizarrement ils faisaient moins les malins. Parce que à part se lécher les pattes, bouffer des croquettes et les chier toute la journée hein, le cycle fatal, te tuer ton canapé que tu viens d’acheter, te ramener les trucs les plus déguelasses du monde chez toi, cela branle rien un chat et cela ne permet pas de ramener à manger, payer les impots et faire tourner une baraque. Donc non, non, non, je vis bien chez moi, dans MA MAISON, mais avec deux gamins alien en pleine crise adolescence (manger, dormir, jouer). Mince alors.

10. « Il me tarde la vie active, l’indépendance et tout cela. Vivement que je travaille. » Je devais vraiment être un jambon jeune (de Bayonne je pense) parce que là, je donnerai bien pour revenir en stage, mon petit salaire tranquille, mon école dans le sud, chez papa maman, étudier toute ma vie, avoir des contrôles et des notes (ça, c’est mon côté Monica dans Friends), assister aux conseils de classe etc. En fait, je crois que je régresse. Zut.


Golden Pony

jeudi 13 octobre 2011

Taxi Blues





Je vous ai déjà parlé de ma relation tordue avec les taxis?

Je vais commencer par le début.

Quand j’étais petite, enfin, adolescente (je crois que c’est le terme consacré pour désigner cette période hormonale qui s’étale des premières sautes d’humeur inexpliquées au jour de l’obtention du bac) mes parents m’avaient gonflée avec tout un charabia à base de responsabilisation, de liberté et prise en charge de moi-même, de " tu vas voir comme c’est bien de pouvoir aller librement d’un point à un autre et tu sais dans la société actuelle, le permis de conduire est un atout pour ta future vie professionnelle. "

Houla. Rien que dans cette phrase, trois mots vecteurs d’angoisse : " future ", " vie " et "professionnelle".

Très vite, mon cerveau de lycéenne assistée s’était mis à pédaler dans tous les sens pour trouver une parade. Car l’équation était simple : voiture  = responsabilités + soucis + dépenses inutiles au carré. J’objectais donc une paralysie intermittente de l’index de la main droite rendant impossible tout passage de vitesse, ainsi qu’un épaississement précoce de la cornée qui m’empêcherait à coup sûr de voir correctement les panneaux de signalisation.

Pour bien marquer le coup, je mimais avec force grimaces et contorsions l’extraterrestre dans E.T en clignant d’un œil et en raidissant bien mon index droit.

Là, mes parents avaient eu un sourire ému et avaient salué mon imagination débordante et ma prestation de comédienne (tu vois chérie, on a bien fait pour les cours de théâtre) qui selon eux n’avait pas faiblis depuis ma tendre enfance (carressage de cheveux, rires amusés, sourires complices).

J’eus beau geindre avec véhémence (mon amie de toujours) " maison, maison " en louchant de manière imbécile pendant près de dix minutes, je me retrouvais dès le lendemain inscrite DE FORCE à l’auto école du quartier.

OK.

C’était sans compter sur mon goût du challenge. J’allais prouver à la terre entière ma maîtrise absolue de la stratégie de l’échec afin de rester une authentique piétonne irresponsable et épanouie.

Avec la plus grande application, je passe donc les trois mois suivants à échouer à TOUS les tests de codes.

Au bout du premier mois, le responsable de l’auto école commence à penser que je suis mentalement retardée et ne me parle plus qu’avec des signes de la main. Je grogne à chaque changement de diapos en appuyant simultanément sur les touches A,B, C et D du boîtier.

Le deuxième mois, le responsable me confisque le boitier et m’autorise à jouer au fond de la salle avec les fac similés de panneaux de signalisation en carton.

Le troisième mois, je réalise une maison sans toit, sans portes et sans fenêtres avec le stop, l’interdiction de doubler et dix tubes de colles uhu. Je brandis l’objet cartonné comme un trophée.

Le responsable ne me parle plus du tout.

Je vous passe les heures de conduite où je m’échine à conduire une clio de la manière la plus négligente possible : siège réglé en position allongée, lunettes de soleil en plein hiver, recoiffage permanent dans le rétroviseur et logorrhée assourdissante sur la météo.

Après deux rendez-vous, ma monitrice porte des bouchons d’oreilles, devient verte à chaque fois que j’allume le contact et freine à peu près tous les 20 mètres.

Très logiquement j’obtiens avec mention la radiation à vie de toutes les auto écoles du département, le désaveu affligé de mes parents et deviens l’irréductible piétonne de mes rêves.

Quinze ans plus tard, les taxis font donc partie de mon quotidien, ou presque. La vie en hypercentre aussi. Parce que si tu vis en banlieue sans bagnole, ta vie sociale se résume très vite à taper à la porte des voisins, "Vous auriez du sucre pour me dépanner ?" deviens ta phrase d’accroche préférée pour une conversation IRL avec un être humain et tu finis seule dévoré par ton poisson clown un jour d’hiver, entourée de boites familiales beghin say .

Revenons à nos moutons. Nos taxis.

Et aux relations douteuses que j’entretiens avec ce mode de transport.

Prenons samedi dernier par exemple, il est quatre heures du matin et je n’ai pas voulu me faire raccompagner par mes amis " parce que ça va, j’habite en centre ville et je suis même pas bourrée en plus, hips."

Je suis donc au beau milieu d’un boulevard inconnu, on est au mois d’octobre, la température extérieure est inversement proportionnelle à mon taux d’alcoolémie et mes chaussures font un drôle de bruit quand je marche. paclop, paclop.

?

Ah oui, ça c’est parce qu’il m’en manque une, j’ai jeté la droite sur un balcon très très haut il y a une heure dans un élan comique. Tout le monde a bien rit sur le coup. Sauf que maintenant mes larmes font de petits stalactites sur mes cils.

Et putain pas un taxi à l’horizon.

J’agite les bras, je fais pffft pfffft comme dans les films américains (je siffle donc, mais là il fait froid et avec des lèvres gercées ça rend pas bien). Mais il n’y a que le vent dans ces rues désertées pour me répondre un très sec " tu vis dans une ville de province, poulette, et qui plus est en France, alors pour trouver un tacot à cette heure-ci, tu peux te brosser. "

Je vois pas le rapport avec la brosse mais bon.

Dans un accès de lucidité, je décide d’appeler un taxi et tombe sur divers messages pré-enregistrés m’enjoignant systématiquement et avec bonne humeur à recomposer ce numéro ultérieurement.
Au bout d’une demie heure, mon oreille menace de tomber et j’ai laissé au moins six message avec trois adresses différentes pour obtenir une voiture.

J’atomise ce qui reste de mon forfait en envoyant une dizaine d’sms d’insultes à toutes les compagnies de taxis de la ville.

Alors que je boite sérieusement et que je commence à voir des mirages de taxis et de brosses un peu partout, une voiture s’arrête à ma hauteur.

Une vraie, pas un mirage.

Je m’en rends compte rapidement car elle est sale, mal entretenue et conduite de surcroît par le sosie d’Emile Louis. Ce dernier me demande en regardant la partie située en dessous de mon cou si j’aime bien me promener la nuit.

Je dégaine mon plus beau sourire crispé, essaie de ne pas être trop séduisante (mais il n’y pas trop de risque avec une seule chaussure et une haleine à 45% vol) et sprinte gracieusement en sens inverse.

Paclopaclopaclopaclopaclopaclopaclopaclop. Ouille.

Par chance, je casse le talon de ma chaussure restante juste devant une station de taxi.

Là, je pleure un peu c’est l’émotion (ou la vodka, je ne sais plus) puis me prosterne devant le flanc d’une mercedes grise où je distingue les mots salvateurs " Taxis Jean-Michel " sérigraphiés en rouge carmin et comic sans MS.

Un bon mal de genou plus tard, j’arrive à me relever et engage la conversation avec le chauffeur sur un mode détendu :

J’ai peur. Hips. Je voudrais rentrer chez moi. Hips.

Regard soupçonneux sur ma chaussure orpheline.

Vous habitez loin ?

Je zais blus mais z’est en ventre cille. centre ville, bardon.

Vous n’allez pas vomir au moins?

Bardon?

Regard soupçonneux sur ma personne en entier.

Alors, je beux monter?

Là, je trébuche un petit peu et raye la carrosserie de la porte arrière avec mon sac.

Le chauffeur ne me quitte pas des yeux et remonte lentement la vitre conducteur.

Prenant ça pour un oui, j’arrive à ouvrir la porte arrière avant qu’il ne la verrouille et m’écroule avec la légèreté d’un mammifère marin sur la banquette en simili cuir recouverte d’une housse de polyester tigrée.
Malgré le miroir déformant de vapeurs d’alcool qui brouille mes œufs mes yeux, je sens que le monsieur n’est pas content content de ma présence.

Je détends l’ambiance en glissant entre deux hoquets une blague sur le bon goût du pelage synthétique dans les berlines allemandes, blague qui s’évanouit dans un silence polaire.

A bout de force et d’ingéniosité, je parviens à articuler un " maison, maison " fort à propos et sombre dans les bras de morphée et/ou sur la moquette de la voiture.

Le lendemain, je suis arrivée jesaispascomment dans mon lit et c’est mon portable qui me réveille.

J’écoute mon répondeur et j’ai un nouveau message : je viens d’être radiée à vie de toutes les compagnies de taxis de la ville.

La stratégie de l’échec je vous dis.

GrandeGalope