mercredi 20 juillet 2011

Bonjour, je voudrai un genou et une box master à emporter.


 Et bien voila. Le jour J est arrivé. Non, pas le jour de mon mariage ou de mon passage de la trentaine (ce qui, je vous rassure, n’arrivera jamais hein)(ma trentaine)(diantre). Le jour où j’ai dû me lever à 6 heures pour me laver entièrement à la bétadine rouge. Brrrr.

Déjà l’odeur est charmante. Je décompresse en refaisant un remake de psychose sous ma douche (toute seule forcément). Arrrrrrrrrgh clomp clomp (bruit du couteau). J’ai du rouge sur tout le corps et les cheveux. Je me rince, me sèche et constate que je ressemble à l’épouvantail du Magicien d’Oz. Oui parce que Bétadine n’a pas eu la présence d’esprit d’intégrer des oligo éléments réparateurs etc dans sa composition. Welcome les pointes sèches et la coiffure Jackson. Bon, ça c’est fait. Je fais des bisous à mon genou pour lui montrer ma solidarité. C’est important d’écouter son corps et de lui faire savoir. Mon homme me lance un « t’es dingue ». Pourquoi ?

J’enfile mon plus beau jogging, ma plus belle culotte. L’épouvantail trop hype. Je pense qu’il est inutile que je précise ce détail charmant qui est que j’ai mes règles. C’était tellement évident que cela arrive à ce moment précis. Quoi que, une arrivée sur la table d’opération aurait été plus drôle ma foi. Je note, à tenter pour la prochaine fois.

J’arrive à la clinique, me présente à l’accueil. Je tente de faire croire que je viens pour une augmentation mammaire mais cela ne marche pas. Flûte. Je monte dans ma chambre en compagnie d’une autre personne qui semble peu réceptive à mes blagues. Tant pis. Je m’installe et attends mon tour. J’ai faim surtout. Mmmmm une box master… Quoi oui il est 9 heures et alors ?

On vient me prévenir qu’il faut que je m habille. Bon fallait le dire tout de suite si le jogging basket ne plaisaient pas au chirurgien. C est vrai que c est drôlement plus sexy cette combinaison ouverte bleue. Sans parler de cette charlotte. On vient me faire une douche d’autobronzant ? Non ?
On me propose de prendre un médicament pour me détendre. Diantre que c est bien. Je suis stone ma pauvre Lucette. Je souris bêtement. On y va ? Allez c est partttttttttttiiiiiiiiii. L’infirmier me regarde de travers. Ben quoi ? Je ne sais pas si il est plus choqué par le fait que je descende au bloc en sautant comme un cabri ou par ma question à savoir si je pourrais danser le gambadou après l’opération. Toujours est il qu’il ne me répond pas, ni même quand je lui demande quel est son fournisseur.

Je m’allonge et là, OMG, on m’injecte un produit merveilleux. Un produit qui en 2 secondes chrono vous projette dans les bras de Morphée. Pourtant j’ai essayé de tenir. Non je dormirai pas non jeeeeee………. Zzzzzzzzzzzzzzzzz……… 

Et hop je me réveille. Oh bonjour monsieur, bonjour madame, il fait beau ? La vie est belle ? Tiens un monsieur qui dort et qui se vomit dessus. Ai-je trop picolé hier soir ? La fête était bien ?
C’est fou comme dans ces moments là nous sommes d’une zenitude incroyable alors qu’accessoirement, on se réveille d’un coup, dans un lieu inconnu, sans bouger, avec des gens malade autour de nous et des gens en bleu qui se penchent régulièrement au dessus de nous en secouant la tête. Et bien non, nous sommes heureux et le temps passe viiiiiiiiite. Un coup d’œil quand même à mes seins, mais non, rien de nouveau.

Je remonte déjà dans ma chambre et on me fait marcher jusqu’ à mon lit. Oh magie j y arrive. Mouai, avec le recul, je me dis que j aurai du en profiter. Il est déjà 14 heures. Mon image de box master chaudasse les bananas me revient soudainement. J’ AIIIIII FAIMMMMMM.

« Oui ne vous inquiétez pas, nous vous amenons de quoi manger ». Le mot chic est collation. Moi j’aurai dit foutage de gueule. Pas mangé depuis la veille et on m’amène un yaourt nature, un chocolat au lait et du pain. En plus, j’ai mes règles, je suis donc de mauvaise humeur (quand cela m’arrange). Bon je violerai mon frigo ce soir tant pis.

Quelques heures plus tard, je peux rentrer chez moi. C’est fou la médecine : tu pars le matin petit épouvantail joyeux, tu reviens vieux morse handicapé. J’aime. Allez je roule jusqu’à mon lit et vous dis à jamais. Grrrr.


Golden Pony

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