jeudi 14 juillet 2011

Very bad trip





Lundi matin. Il est dix heures et je suis encore au lit car je me remets avec difficulté, courbatures et nausée –mes trois meilleures amies- d’un week-end fortement festif. Et quand je dis festif je ne fais pas allusion à la petite cuite du samedi soir molle du genou ou au pot de départ de Mich Mich, collègue de boulot à pellicules et cheveux gras. Nan, je parle du tournoi international de la picole, homologuée par sieur Eltsine en personne : un mariage sur deux jours en Provence dans ma belle-famille.

Ingrédients majeurs de la noce : soleil, champagne et musique. Bilan des courses : 12 heures non-stop une coupe à la main (oui oui même toi sue ellen tu peux aller te resaper, et arrêtes de chialer steup) suivi de 6 heures de danse sur la plupart des morceaux qui en général me font partir d’une soirée (les black eyed peas en tête) l’indulgence musicale étant le corollaire de l’alcoolémie comme chacun sait.

J’ai une pensée émue pour mes compagnons de route : pour Gégé d’abord, qui à trois heures matin s’est entêté à boire d’un trait un seau à glace remplit de get 27. Sa chemise en lin s’en souvient encore. Pour Francis aussi, qui dansa seul pendant trente cinq minutes devant ses chaussures posées par terre, perdant systématiquement l’équilibre en essayant de les remettre...

Rien que d’y repenser, j’ai un peu la gerbe.

Et là il se passe ce qu’il se passe généralement un lendemain de fête.
Je regrette, je culpabilise.
Le film de la soirée semble avoir été réalisé par darren aronofsky, j’ai des sueurs froides, des images de moi déformée par le prisme d’une bouteille de champagne viennent exploser ma rétine. Je bade trippe quoi.

J’ai envie de purifier mon corps comme dans une pub pour les produits laitiers, de siphonner des litres d’alka selter, de sniffer de grandes lignes de bicarbonate, de nager dans une piscine de san pellegrino, tout ce que voulez mais qu’on me redonne mon vrai corps merde, pas ce truc tout douloureux et tout moche.

Le moment le plus délicat reste le passage de la station couchée à la station debout. Vous voyez les vampires dans les vieilles séries B quand ils se relèvent en slow mo de leur cercueil, bien raides et bien flippant ? A côté de moi ils ont l’air FRAIS. Rien que lever ma tête de l’oreiller me donne l’impression de recevoir un bon crochet du droit : une myriade de petits points blancs scintille devant mes yeux, tiens c’est jouli. Non en fait c’est un mal de crâne de titan. Ma tête est une maracas qui fait tchik tchik tchik quand je bouge. C’est carnaval de rio pour mes neurones.

Mais c’est pas tout, il y a quelque chose dans mon ventre qui n’est pas comme d’habitude. Un peu comme si valérie damidot s’était pointée pendant la nuit pour tout changer de place.

Oh tiens je vais maroufler un peu cet intestin, ce sera plus magnifique. Et si je découpais harmonieusement cet estomac un peu classique en forme de pampilles, hein? Ah et ce foie ? Allez hop je le repeins à la bombe en jaune fluo, tout à fait dans la tendance.

Valérie je te maudis sur sept générations, toi, tes goûts de chiottes et ta salopette ringarde.

A ce stade des opérations je suis en position fœtale sur mon futon, désolée de tout ce qui m’arrive et j’ai un petit coup de mou.
Alors je pleurniche un peu, ce qui n’attendrit personne puisque je suis seule.

Je puise en moi les dernières forces, implore l’esprit de lindsay lohan et très élégamment glisse par terre en prenant soin de bouger le moins possible, utilisant la technique dite du serpent d’afrique, bien connue des alcooliques anonymes.

Ramper hors de la couette me permet de constater qu’il y a un TRES GRAND NOMBRE de moutons sous mon lit (de poussières, hein, pas les ovidés) et que par conséquent je ferais mieux de tenir ma chambre propre et rangée plutôt que de picoler.

Oui, car les lendemains de fête je me transforme systématiquement en ma propre mère. C’est limite freudien, éminemment chiant et parfaitement inutile puisque je n’ai JAMAIS écouté les conseils de ma mère.

J’entame donc une violente rixe verbale avec moi-même à base de "on a pas idée de se mettre dans un état pareil " , " plus d’argent de poche pendant trois mois " et " ne me regarde pas comme ça je suis ta mère, tu me dois le respect ". Ce à quoi je réponds que de toutes façons les parents c’est tous des psychorigides de droite engoncés dans des carcans judéo-chrétiens qui comprennent rien à la vie. Et que c’est un monde de merde. Et que vive kurt cobain.

Là, je claque la porte mentale de ma chambre et écoute à fond le dernier album de nirvana.

Fin du dialogue. Je suis toujours par terre et j’ai toujours très mal à la tête et au ventre.
Bizarrement j’aimerais bien que ma maman soit là pour me soigner.



GrandeGalope

2 commentaires:

  1. toute ressemblance avec des faits réels serait fortuite...Fortuite???

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  2. ah ah ah
    non (presque) tout est vrai cette fois ci ^^

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