dimanche 19 juin 2011

La parfumerie du dimanche.




Aujourd’hui c’est dimanche. C’est le jour du seigneur, certes, mais pour moi, c’est le jour de détente. Qui dit détente dit divertissement, dit plaisir, dit forcément shopping. Oui alors un dimanche, c est délicat. Mais pas par chez moi. Pleins de temples de la consommation sont ouverts (à moi) et je vais avec plaisir me blottir dans leurs escalators.
Mais aujourd’hui, c’est dimanche fin de mois. Et donc argh : manque d’argent, de « money money money » comme dirait ABBA (et leur pull avec des chats brodés de perles). Bon alors, comment allier joie de dépense et manque d’argent de fin de mois ? J'ai la solution:  mes merveilleux bons d’achat obtenus dans une célèbre parfumerie.

Oui deux merveilleux, que dis je, exceptionnel bons d’achats de montants respectifs de 7,50 euros et 15 euros. Sans conditions d’achat car obtenu grâce à une intelligente addition de « points », accumulés grâce à des dépenses dans cette boutique. Certes, j’ai dépensé 543 euros pour avoir ces bons d’achats, mais on s’en fou.

Je pars donc, mes précieux dans mes menottes, vers mon futur bonheur. Je reconnais le magasin à la trace, ou plutôt à l’odeur (un peu comme la boulangerie, ou moins glamour restaurant rapide américain hein hein). Mes naseaux en prennent pour l’année, je suis proche de la migraine de l’impulsion d’achat de parfum.

Je me dirige donc vers le maquillage espérant trouver un bonheur.

Oui parce que, je ne pense pas qu’il soit utile de le préciser mais lorsque l’envie d’achat apparaît, elle survient toujours lorsque l’on a réellement besoin de rien. Je me demande d’ailleurs si j’ai réellement besoin de quelque chose à ce moment précis à part un Iphone 4, un nouveau sac Darel,  une année sabbatique, cette paire de Louboutin, cette robe en dentelle The Kooples (oui toi aussi tu l as vu), THE bague Sabo, ce rhinocéros en porcelaine, ce petit chat sans poil qui me fait de l’œil, une audi A1, ce carré de chocolat au lait noisette, ce deuxième carré de chocolat, cette troisième barre de chocolat…Bref.

Je m’avance donc le porte monnaie léger vers ce qui améliore drôlement le quotidien des femmes. J’étais en train d’hésiter entre ce vernis argent métal très lady gaga et l’autre, là, le vernis bleu turquoise très vengaboys lorsque une GV (gentille vendeuse) m’accoste. Avec le recul, je pense qu’elle m’a évité une grave erreur d’achat, qui aurait pu illustrer avec finesse le nouveau mot « cagole » du petit Robert.

Vient l’éternelle question « Je peux vous renseigner ? ». Et normalement, ma traditionnelle réponse : « Non ». Sauf que je ne sais pas ce qui s est passé, mais j’ai fatalement répondu « Oui ».
Oui c’est vrai, j’avoue, je cherche une crème hydratante, qui évite aussi les petites rougeurs. Je vous arrête de suite, NON je n’ai pas d’acné. Des rougeurs. C’est tout.

Je fais donc part de ma délicate requête. La vendeuse m’écoute, secoue la tête de droite à gauche, plisse les yeux, remue son nez, signes d’une écoute attentive. Vient un moment de silence. J’imagine que son cerveau est une sorte de zone de stockage géante, pleines de rangements, avec des millions de produits de beauté et qu’elle vient de lancer une recherche avec les mots clés « blonde, acné, cagole (ou cagoule ?) » (Je vous l’avais dit, ce n’était pas un bon choix ces vernis).

« Oui mademoiselle, je vois votre problème ». Quoi elle voit ? Quoi un problème ? A ce point ? « Il vous faut une crème hydratante mais adaptée à votre peau. » Je m’attends au diagnostic fatal : vous avez une peau mixte d’une gamine de 14 ans. « Je ne peux que vous conseillez une crème anti ride hydratante… ». J’avoue, je n’ai pas écouté la suite de sa phrase.
« Une crème anti… ? »
« Oui anti ride. Vous avez quel âge ? »
« Et bien, juste 29 ans, trois mois et cinq jours pourquoi ? »
« Ah oui quand même. » Quoi quand même ? C’est une caméra cachée ? Marcel sort stp. Ce n’est vraiment pas drôle. « Vous faites plus jeune ». En plus. « Il aurait fallu commencer plus tôt. »
« Vous pensez que je suis foutu ? »
« … Non il est possible de rattraper cela. » Rattraper… Cela… Elle a du se tromper dans son moteur de recherche interne.C'est évident.

Elle me montre alors des crèmes. Plein. Trop. J’ai vraiment plus la tête à « cela ». On verra une prochaine fois hein pour mes rougeurs. Je vais retourner à mon vernis option 90210 Beverly Hills. Et puis tiens non. Finalement, c’est elle mon remède anti dépense d’argent. J’irai directement la voir la prochaine fois.

Bon je vous laisse, nous sommes dimanche, je vais me faire couler un bain, enfiler des bas de contention et je vais noyer mon chagrin dans les soldes d’urban outfitters.
 


Golden pony.



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